Guinée. Stades du 28-septembre et Général Lansana-Conté: le match sans fin de la rénovation

Le football, sport phare en Guinée, est un véritable vecteur de passion et d’unité nationale. Pourtant, le pays peine à se doter d’infrastructures à la hauteur de cet engouement populaire. Conséquence, les sélections nationales sont aujourd’hui obligées d’évoluer loin de leurs terres, faute de stades homologués par les instances du football international. À titre d’exemple, le stade Général Lansana-Conté, financé par la Chine il y a près de deux décennies, reste inachevé.

Fermé pour rénovation, l’infrastructure est dans un état de délabrement avancé, comme en témoignent une pelouse abandonnée, des travaux à l’arrêt… Ce chantier, longtemps annoncé comme un symbole de développement, semble aujourd’hui un échec retentissant, regrette Mohamed Cissé, journaliste sportif «au stade du Général Lansana-Comté de Nongo, les travaux traînent forcément parce que tout simplement les entreprises qui s’en occupent ne sont pas régulièrement payées. Quand on les paie pour deux mois, ces entreprises font deux mois de travail. Après, c’est l’interruption. Ainsi va le stade du Général Lansana-Comté de Nongo».

Mais la passion pour le ballon rond reste intacte. Aux abords du stade, des joueurs s’entraînent sur des terrains improvisés, et les compétitions locales continuent de rythmer la vie sportive du pays.

Avec une capacité de 50.000 places, le stade Général Lansana Conté est le plus grand stade de la Guinée. Le projet de construction date de 2007, sa construction s’achève en 2011.

Le Hafia, club mythique de Guinée, a quant à lui investi dans un petit stade fonctionnel mais limité. Cependant, ce manque d’infrastructures modernes met en lumière un problème plus profond: l’absence de volonté politique pour doter le pays des équipements nécessaires à son développement sportif, constate Mamoudou Camara, supporter de l’équipe nationale de Guinée. «Nous ne sommes même pas qualifiés à la Coupe d’Afrique prévue au Maroc, parce que nous n’avons joué aucun match à domicile. Je pense sincèrement que le coupable c’est l’État, pas celui d’aujourd’hui, mais l’État qui a régné toutes ces dernières années. Regarde le Mali, le Burkina, le Sénégal, le Tchad…Il faut qu’on se mette au travail.»

Les responsables sont nombreux. Certains, à l’instar de Mohamed Cissé, n’hésitent d’ailleurs pas à pointer du doigt la fédération guinéenne de football. «la fédération à côté manque d’ambition. Avec une fédération responsable, on pouvait appuyer sur l’accélérateur auprès de l’État à travers le ministère de la Jeunesse et des Sports, afin de doter le pays ne serait-ce que d’un petit stade pour pouvoir recevoir les matchs de l’équipe nationale. Et pourquoi pas, quand il y a des clubs engagés en campagne interclub».

En attendant, la Guinée se voit contrainte de jouer ses matchs à l’extérieur, avec toutes les conséquences que cela implique sur la préparation des compétitions internationales. L’absence de la Guinée à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Maroc en est le symptôme.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)

Le 20/03/2025 à 09h50

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