Guyane : un homme est mort de la rage, une première en 16 ans

Trois personnes sont mortes, dont une infectée par la rage, à l’hôpital de Cayenne, la capitale de la Guyane française. Il s’agit du premier cas documenté en 16 ans, ont indiqué la préfecture et l’agence régionale de santé (ARS) de Guyane, ce vendredi 29 mars 2024.

Les patients avaient été admis au service de réanimation entre le 17 février et le 1er mars et étaient « en provenance du site d’orpaillage d’Eau Claire », dans le sud de la Guyane, retrace le communiqué de l’ARS.

Les dates précises des décès n’ont pas été dévoilées mais des analyses sont toujours en cours pour déterminer les causes de la mort des deux autres personnes. 

Le mystère règne

Les conditions dans lesquelles ces orpailleurs clandestins ont perdu la vie fait l’objet d’un certain mystère, explique le journal régional France-Guyane qui raconte qu’après des autopsies infructueuses, les spécialistes se sont lancés dans une longue série d’analyses pour comprendre l’origine de ces décès. 

Trois personnes en provenance du site d’orpaillage d’Eau Claire ont été admises en réanimation à l’hôpital de Cayenne et sont décédées. Les derniers résultats des analyses biologiques ont révélé la présence du virus de la rage sur les prélèvements d’un patient en début de semaine, tandis que les analyses sont en cours pour les deux autres patients.

La rage est toujours responsable aujourd’hui de dizaines de milliers de décès humains chaque année dans le monde.

Le poids de la maladie est supporté essentiellement par l’Afrique et l’Asie « où le chien est le principal vecteur de transmission à l’homme », rappelle l’institut Pasteur.

Aucun cas de rage en France métropolitaine depuis 1924

En France, sur le territoire métropolitain, aucun cas de rage humaine n’a été rapporté depuis 1924.

Mais en 2008, un cas humain avait donc déjà été confirmé en Guyane « en lien avec un virus très proche de ceux circulant chez les chauves-souris hématophages en Amérique Latine », rappelle l’institut Pasteur.

Plusieurs cas humains acquis hors du territoire français ont cependant été diagnostiqués en France. Les derniers cas de rage en France concernent un homme adulte, contaminé au Bangladesh et décédé en 2016 et un enfant âgé de 10 ans contaminé au Sri-Lanka et décédé en 2017.

Des chauves-souris à l’origine de ce décès ? 

En Europe, les chauves-souris peuvent être infectées et toute exposition à risque avec ces animaux doit conduire à une consultation antirabique.

La rage peut être prévenue efficacement par la vaccination, mais est toujours mortelle une fois les premiers signes de la maladie déclarés, insiste la fondation française qui se consacre à l’étude de la biologie, des micro-organismes, des maladies et des vaccins.

Le virus de la rage (genre Lyssavirus) est présent dans la salive des animaux infectés (chien, chat, mammifère sauvage…). La transmission survient par contact direct avec la salive d’un animal contaminé par morsure, griffure ou encore léchage sur la peau.

La contamination d’homme à homme, elle, est exceptionnelle (transplantations d’organes, transmission de la mère au fœtus).

« Rester à distance des animaux sauvages partout dans le monde »

Il est donc important de rappeler « qu’il faut rester à distance des animaux sauvages partout dans le monde (chauves-souris, singes…) », insiste la fondation, et ne jamais toucher ou nourrir les animaux domestiques dans les pays où la rage du chien n’est pas sous contrôle :  Asie, Afrique essentiellement et dans une moindre mesure en Europe centrale, Moyen-Orient, Amérique du Sud…

En Guyane, les autorités sanitaires tracent actuellement les personnes susceptibles d’être entrées en contact avec le malade et une mission de santé publique va se rendre sur le site d’Eau Claire, qui était illégal, pour évaluer la situation, selon la préfecture et l’ARS.

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