Habiter le port de Lorient : un mode de vie (pas tout à fait) comme les autres

Une solution économique VRAI

« Quelqu’un qui habite sur son bateau paie comme quelqu’un qui n’y vit pas », résume Lionel Hériquet, maître de port à Lorient. Résultat : le coût à l’année est bien en deçà de celui qu’un locataire dépenserait pour un appartement. Il faut compter 2 500 € par an pour un bateau de 10 m, quand à Kernével à Larmor-Plage, la facture s’élève à 3 500 €. Le loyer comprend tous les services : sanitaires, wi-fi, eau, réception du courrier à la capitainerie, installée en 2012 puis réaménagée trois ans plus tard, « et depuis 2023, un forfait électricité de 600 kW/h maximum par mois. Avant, c’était open bar mais depuis l’installation de sous-compteurs, la consommation a nettement baissé ». Les plaisanciers ne paient pas non plus d’impôts fonciers.

Vivre comme dans un village… VRAI et faux

Sur les 370 embarcations amarrées, avec « environ une personne et demie par bateau », une cinquantaine sont habitées. De quoi créer des liens. « Certains organisent des rencontres, des barbecues… Il y a une très bonne ambiance et un très bon esprit », assure le maître de port qui doit aussi gérer les conflits de voisinage, heureusement peu nombreux. « Quand deux bateaux ne s’entendent pas, je joue un peu le rôle de maire de village ». Et de rappeler : « On est à l’écoute des plaisanciers pour leur faciliter la vie à bord – on trouve des solutions pour stocker leur matériel quand ils n’ont pas assez de place ou pour abriter les vélos qui leur servent à se rendre au travail – mais je le répète, on ne gère pas une résidence ».

…Mais respecter les contraintes d’un port VRAI

La certification Port propre obtenue par la Sellor implique notamment le tri des déchets. En janvier, Lionel Hériquet nous disait aussi avoir « dû couper l’eau à cause du froid pour éviter que le réseau ne pète ». À cela s’ajoute la contrainte des eaux dites « noires », qu’il a toujours été interdit de jeter par-dessus bord.

Ne pas pouvoir aller et venir librement FAUX

Une fois leur place obtenue – il faut patienter trois à quatre ans – les plaisanciers, qu’ils y vivent ou pas, sont « libres de faire ce qu’ils veulent de leur bateau. Au contraire, on préfère les voir naviguer et l’entretenir, plutôt que rester à quai ».

Être proche de toutes commodités VRAI

C’est la particularité du port lorientais. Sa situation géographique en fait une destination convoitée. « À moins d’être copain avec un goéland à Kernével, vous serez sûrement mieux au port de Lorient », illustre Lionel Hériquet. Il évoque la proximité du quai des Indes avec la gare, l’université, le centre-ville et les moyens de transport. Un emplacement idéal aussi lorsque l’on veut larguer les amarres : « Dès qu’on sort de la rade, on est en mer. C’est une chance ».

Ne pas avoir d’adresse FAUX

Les plaisanciers qui vivent à bord sont domiciliés au port. Leur courrier est trié et rangé quotidiennement dans des cases prévues à cet effet à la capitainerie. Ils y reçoivent aussi leur colis, « quatre à cinq par jour », même si « on n’y avait pas pensé il y a dix ans » et que cela lui donne parfois des airs de « bureau de tabac ».

Devoir laisser place aux vacanciers l’été VRAI et fAUX

Ce n’est pas une obligation puisque les résidents payent un loyer à l’année. « Mais s’ils partent, ils ont le droit à des manutentions gratuites. Certains laissent donc leur bateau sur le terre-plein, ce qui nous permet d’en mettre d’autres à leur place ».