Haïti : des détenus s’échappent d’une prison, 4 morts

Scène de guerre, dans la ville de Port-de-Paix, dans le Nord d’Haïti. Dans la nuit de vendredi à samedi, 12 détenus de la prison locale ont tenté de s’échapper ; 2 ont réussi et sont toujours en cavale, 4 ont été tués par la police et 6 fuyards ont été rattrapés. Des coups de feu ont été tirés durant la traque, alors que la population a été priée de ne pas sortir. Selon l’ONU, 4600 prisonniers se sont enfuis des établissements pénitentiaires du pays, en 10 ans de crise.

Huit détenus se sont échappés d’une prison de Port-de-Paix, au Nord d’Haïti, dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai 2024 ; quatre autres ont été abattus, en tentant de fuir de l’enceinte de l’établissement pénitentiaire.

« Parmi les huit évadés, six ont déjà été rattrapés« , a déclaré en conférence de presse Leonel Joseph, porte-parole de la police départementale du Nord-Ouest, une zone relativement calme comparée à la capitale Port-au-Prince, rongée par la violence des gangs.
Le fonctionnaire a aussi indiqué que c’est d’une même cellule, occupée par 37 personnes, que se sont échappés les détenus. Tous sont des condamnés pour des crimes violents et sont considérés comme dangereux, a affirmé le substitut commissaire du gouvernement, Jeir Pierre, à la radio Magik 9 de Port-au-Prince. Le magistrat a avancé la thèse d’une négligence professionnelle pour expliquer l’évasion.

Un gardien a ouvert la porte d’une cellule pour secourir un détenu qui aurait eu un malaise et c’est à ce moment que ses codétenus ont profité de la situation pour s’attaquer au responsable et forcer la porte de la prison pour s’évader.

Jeir Pierre, substitut commissaire du gouvernement

Deux agents pénitentiaires sont visés par une enquête, a-t-il ajouté.
Il a également indiqué que les gardiens n’étaient pas présents dans la prison en quantité suffisante ; une partie d’entre eux sont en grève.

Pour pourchasser les détenus en cavale, les autorités judiciaires et policières avaient demandé aux habitants de Port-de-Paix de rester chez eux. Des détonations ont été entendues dans la ville, a indiqué un riverain à l’Agence France Presse (AFP).

Depuis des dizaines d’années, Haïti pâtit d’une instabilité sécuritaire et politique chronique. Mais, depuis fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques dans la capitale, disant vouloir renverser Ariel Henry, alors Premier ministre.
Depuis le début de ces attaques, les lieux de détention se sont vidés de nombreux malfaiteurs.

Plus de 4600 détenus se sont évadés des deux principales prisons de Port-au-Prince, au moins 22 commissariats et sous commissariats et autres bâtiments de police ont été saccagés ou incendiés et 19 officiers de police ont été tués ou blessés.

Déclaration de l’Organisation des Nations Unies (ONU) datant de mi-avril 2024

Le premier ministre Ariel Henry a officiellement quitté ses fonctions le 24 avril dernier. C’est désormais un conseil de transition qui gouverne, avec pour tâche de tenter de rétablir l’ordre public. Edgard Leblanc Fils a été choisi comme président de cette instance, le 30 avril.


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