Haïti | Des détenus s’échappent d’une prison, quatre morts

(Port-au-Prince) Huit détenus se sont échappés dans la nuit de vendredi à samedi d’une prison du nord d’Haïti et quatre autres ont été abattus en tenant de le faire, a fait savoir la police locale, qui a assuré avoir rattrapé six des huit fuyards.


Depuis des attaques de gangs fin février qui ont abouti à la démission du premier ministre, plus de 4600 détenus, selon l’ONU, se sont échappés des prisons de ce pays pauvre des Caraïbes plongé dans une grave crise.

« Parmi les huit évadés, six ont déjà été rattrapés », a déclaré en conférence de presse Leonel Joseph, porte-parole de la police départementale du Nord-Ouest, une zone relativement calme comparée à la capitale Port-au-Prince, rongée par la violence des gangs.

Il a indiqué que la police était intervenue au sein de la prison, située à Port-de-Paix sur la côte nord du pays, et y a abattu quatre détenus qui tentaient de s’enfuir de l’enceinte.  

C’est d’une même cellule de 37 personnes que se sont échappées les détenus, a-t-il ajouté.

Pour pourchasser les détenus en cavale, les autorités judiciaires et policières avaient demandé aux habitants de Port-de-Paix de rester chez eux. Des détonations ont été entendues dans la ville, a indiqué un riverain à l’AFP.

Les 37 détenus de cette cellule sont des condamnés pour des crimes violents et considérés comme dangereux, a affirmé le substitut commissaire du gouvernement, Jeir Pierre, à la radio Magik 9 de Port-au-Prince.

Le magistrat a avancé la thèse d’une négligence professionnelle pour expliquer l’évasion.

« Un gardien a ouvert la porte d’une cellule pour secourir un détenu qui aurait eu un malaise et c’est à ce moment que ses codétenus ont profité de la situation pour s’attaquer au responsable et forcer la porte de la prison pour s’évader », a rapporté Jeir Pierre, soulignant que deux agents étaient visés par une enquête.

Il a également indiqué que les gardiens n’étaient pas présents dans la prison en quantité suffisante parce qu’ils sont en grève.

Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité sécuritaire et politique chronique. Mais depuis fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques dans la capitale, disant vouloir renverser Ariel Henry, alors premier ministre.

Depuis le début de ces attaques, « plus de 4600 détenus se sont évadés des deux principales prisons de Port-au-Prince, au moins 22 commissariats et sous commissariats et autres bâtiments de police ont été saccagés ou incendiés et 19 officiers de police ont été tués ou blessés », a affirmé l’ONU mi-avril.

Le premier ministre Ariel Henry a officiellement quitté ses fonctions la semaine dernière et c’est désormais un conseil de transition qui gouverne, avec pour tâche de tenter de rétablir l’ordre public.


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