Haïti | Des policiers kényans patrouillent dans la capitale

(Port-au-Prince) Des policiers kényans à bord de véhicules blindés ont patrouillé mercredi dans la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, au lendemain de l’arrivée d’un contingent venu participer à une mission internationale destinée à rétablir la sécurité dans ce pays où plusieurs communes ont été placées en état d’urgence sécuritaire.


« Les autorités ont décrété mercredi l’état d’urgence sécuritaire au niveau de 14 communes sous le contrôle des gangs. L’état d’urgence va permettre au gouvernement d’avoir les outils et instruments nécessaires pour agir, affronter les bandits et rétablir l’autorité de l’État », a déclaré le premier ministre Garry Conille dans un discours pour annoncer des mesures contre ces groupes armés.

« J’autorise la police nationale, l’armée d’Haïti et la force kényane à lancer des opérations dans les zones concernées, sur la base des plans que nous avons établis. L’objectif final est de reprendre toutes les zones qui sont contrôlées par les gangs, maison par maison, quartier par quartier et ville par ville », a-t-il ajouté mercredi soir, appelant la population à la vigilance.

Peu avant l’intervention du premier ministre, une source gouvernementale avait précisé à l’AFP que les communes concernées par l’état d’urgence seraient situées dans l’Ouest et dans le département de l’Artibonite.

Des policiers kényans et haïtiens ont patrouillé mercredi aux alentours du Palais national et d’autres zones de la capitale, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale sous couvert de l’anonymat.

Plusieurs détonations ont été entendues, selon un journaliste de l’AFP, bien qu’il n’était pas clair si elles provenaient des policiers ou des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale.

PHOTO RALPH TEDY EROL, REUTERS

Un policier kényan en patrouille à Port-au-Prince.

Le contingent arrivé mardi porte à 400 le nombre de policiers kényans déployés – 200 fin juin et 200 mardi – pour participer à cette mission. Quelque 600 autres devraient arriver dans les prochaines semaines.

La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, soutenue par l’ONU, est prévue pour une durée initiale d’un an.

Plusieurs pays doivent également y contribuer comme le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade. Elle comptera en tout 2500 personnes.

Les États-Unis ont écarté l’envoi d’hommes en Haïti, mais contribuent au déploiement de la mission à l’aide de fonds et de soutiens logistiques.

Haïti pâtit depuis longtemps de la violence de groupes armés. Cette violence a resurgi en début d’année et poussé le premier ministre contesté Ariel Henry à démissionner.

Des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d’organiser des élections.


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