Haïti – Justice : L’ancien Maire Jean Morose Viliena, de «Les Irois» condamné aux USA
10/04/2025 10:27:40
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Un jury du Massachusetts a reconnu coupable de crimes liés à l’immigration Jean Morose Viliena, ancien maire de « Les Irois », pour avoir menti dans son application pour l’obtention d’une carte de résidence permanente.
Viliena a faussement déclaré n’avoir ni ordonné, ni perpétré, ni apporté de contribution matérielle à des exécutions extrajudiciaires et politiques, ni à d’autres actes de violence contre le peuple haïtien.
Matthew R. Galeotti, Chef de la division criminelle du ministère de la Justice a déclaré « Le jury a conclu que Jean Morose Viliena avait menti pour entrer aux États-Unis après avoir commis des actes de violence innommables en Haïti […] Le Ministère de la Justice ne tolérera pas que des personnes violant les droits humains pénètrent et circulent illégalement dans les rues de nos communautés. Merci aux courageuses victimes et aux témoins qui ont aidé nos partenaires des forces de l’ordre et les procureurs à demander des comptes à Viliena pour ses crimes. »
« La corruption politique et la violence subies par le peuple haïtien sous la direction de Jean Morose Viliena sont effroyables », a déclaré Leah B. Foley, procureure fédérale du district du Massachusetts. « Les États-Unis ne sont pas l’endroit où l’on vient se cacher de ses crimes […] »
Viliena a été maire des Irois, en Haïti, de décembre 2006 à février 2010 au moins. En tant que candidat et maire, Viliena était soutenu par une machine politique appelée « Korega », qui exerçait son pouvoir dans tout le sud-ouest d’Haïti par la violence armée. Viliena supervisait personnellement son équipe municipale et d’autres partisans armés des Irois, alliés à « Korega ». Sous sa supervision directe, des hommes armés ont appliqué la politique de Viliena par divers moyens, notamment en ciblant des habitants des Irois par la violence armé a expliqué Michael J. Krol, agent spécial en charge de l’immigration et des douanes américaines (ICE) et du département des enquêtes sur la sécurité intérieure (HSI) pour la Nouvelle-Angleterre, qui supervise les opérations du HSI dans toute la Nouvelle-Angleterre.
Rappelons que le 3 juin 2008, Viliena s’est présenté au bureau consulaire de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, en Haïti, où il a déposé une demande de visa d’immigrant et d’enregistrement d’étranger (formulaire DS-230) afin d’entrer aux États-Unis. Ce formulaire exige expressément que chaque demandeur indique s’il appartient à une catégorie de personnes exclues du territoire américain, notamment celles qui ont « ordonné, commis ou matériellement contribué à des exécutions extrajudiciaires et politiques et à d’autres actes de violence contre le peuple haïtien ». Viliena a faussement répondu « non » indiquant que cette catégorie ne lui était pas applicable. Viliena a ensuite juré et affirmé, devant un agent consulaire américain, que le contenu de la demande était véridique et l’a signée. Par la suite, le Département d’État américain a approuvé sa demande DS-230.
Le 14 juillet 2008 ou aux alentours de cette date, suite à l’approbation de sa demande, Viliena a pu entrer aux États-Unis et s’est vu accorder le statut de résident permanent légal. Il a reçu une carte de résident permanent, également appelée « carte verte ». Viliena a conservé sa carte de résident permanent et l’a utilisée à de nombreuses reprises.
L’accusation de fraude aux visas prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison, trois ans de liberté surveillée et une amende pouvant atteindre 250,000 dollars. La sentence de Viliena sera connue le 20 juin 2025. Un juge d’un tribunal fédéral de district déterminera la peine après avoir pris en compte les directives américaines en matière de détermination des peines et d’autres facteurs statutaires.
SL/ HaïtiLibre
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