Je remercie la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Maria Isabel Salvador pour sa présentation et salue la présence du Premier ministre d’Haïti parmi nous.
La France salue l’arrivée à Port-au-Prince du premier contingent de policiers kényans. C’est une première étape dans le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti. La France remercie le Kenya pour cette contribution, ainsi que tous les Etats mobilisés. La France a contribué au fonds fiduciaire des Nations unies en versant 3 millions d’euros. Nous avons versé en parallèle 850 000 euros à l’Organisation internationale de la Francophonie pour des formations linguistiques à l’attention des contingents qui seront déployés. Nous travaillons également à un plus grand engagement européen.
Cette mission est indispensable pour prêter assistance à la police nationale haïtienne, qui a été mise à rude épreuve au cours des derniers mois. Elle est indispensable pour rétablir la sécurité en Haïti et créer les conditions sécuritaires propices à la tenue des élections. Pour faire face à la crise multidimensionnelle qui touche Haïti, il faut s’attaquer aux causes de l’instabilité, notamment en matière de gouvernance. Il est plus qu’urgent de restaurer les institutions démocratiques du pays. Sans cela, il ne pourra y avoir de stabilité en Haïti. Il est par conséquent essentiel que le nouveau Premier ministre et son gouvernement, dont nous saluons la nomination, élaborent une feuille de route pour l’organisation d’élections, conformément à l’accord de Kingston.
Les Nations unies jouent un rôle crucial pour prêter assistance au gouvernement haïtien dans cette perspective. Il est essentiel que le BINUH poursuive son soutien en matière de police et de justice, afin de permettre aux autorités haïtiennes d’apporter une réponse complète au défi posé par les gangs. A cet égard, la France continuera de soutenir l’action du BINUH et de la Représentante spéciale. La France veillera à ce que le BINUH dispose des capacités nécessaires pour remplir sa mission.
Le Conseil doit continuer d’accompagner Haïti dans la voie de la stabilité. Il doit le faire via le renouvellement du mandat du BINUH ce mois-ci. Il peut aussi le faire en ajoutant à la liste de sanctions des individus qui soutiennent et financent les gangs. Cela permettra d’endiguer l’action de ceux qui déstabilisent le pays et participent à des trafics illicites. Nous devons continuer d’agir collectivement pour garantir la sécurité et l’Etat de droit dans le pays.
La population haïtienne continue de souffrir de la crise qui frappe Haïti. Les violations des droits de l’Homme et l’impunité qui règne doivent être combattues. C’est notamment le cas des violences sexuelles, qui connaissent une recrudescence. Le Conseil doit exercer ses responsabilités, y compris en recourant aux sanctions. Les enfants ne sont pas non plus épargnés. Haïti a été ajoutée à la liste des situations préoccupantes dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés. Les violations contre leurs droits doivent être dénoncées et combattues.
Enfin, un accès humanitaire à toutes les populations dans le besoin doit également être garanti. L’aide humanitaire de la France s’élève à plus de 13 millions d’euros cette année, en particulier pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Nous continuerons de soutenir les Nations unies et les organisations non gouvernementales qui agissent sur le terrain.
Je vous remercie.
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