En ces «moments douloureux» que traverse ce pays caribéen et où persiste la violence des gangs dans la capitale haïtienne, Mgr Max Leroy Mésidor s’adresse dans un communiqué à ses «frères et sœurs de la Vie consacrée» de l’archidiocèse de Port-au-Prince. Décrivant «une réalité incroyable», il leur exprime sa «proximité et son soutien moral», particulièrement à «celles et ceux qui sont victimes directement des turbulences de l’heure», écrit-il.
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Depuis plusieurs années, Haïti est confronté à une situation politique et socio-économique instable. Aujourd’hui, le cycle de la violence endeuille de nombreuses familles dans ce pays, le plus peuplé des Caraïbes, devant Cuba, et où les gangs continuent de gagner du terrain. Selon les Nations unies, ils «s’emparent de territoires et d’infrastructures importants», et utilisent «les violences sexuelles, notamment les viols collectifs et l’exploitation sexuelle pour contraindre les communautés et affirmer leur domination». Les victimes sont parfois «violées et ensuite tuées par balle».
Les déplacés
Dans la capitale Port-au-Prince, indiquait en mars dernier l’OIM, l’agence onusienne pour les migrations, plus de 60 000 personnes désespérées ont été déplacées en un mois, forcées de tout abandonner. La situation sécuritaire se dégrade de plus en plus à Port-au-Prince, et les gangs contrôlent environ 85% du territoire rapporte l’ONU. Dans le département de l’Artibonite situé au nord de la capitale, un deuxième policier kényan de la force multinationale déployée contre les gangs a été tué en l’espace de six semaines.
La proximité de l’archevêque métropolitain de Port-au-Prince
«Nous sommes en train de vivre l’un des pires moments de notre histoire de peuple», et ce depuis plusieurs années, déplore Mgr Leroy Mésidor, archevêque de Port-au-Prince qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur une crise qui semble être oubliée. Dans un communiqué adressé à ses «frères et sœurs de la Vie consacrée» de l’archidiocèse, il exprime à tous sa «proximité spirituelle et son soutien moral», en particulier à «celles et ceux qui sont victimes directement de toutes ces violences».
Les congrégations religieuses
«Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui se vit actuellement à Port-au-Prince. C’est une réalité incroyable», fait savoir Mgr Mésidor. Les congrégations religieuses sont également affectées par la crise actuelle: «des communautés religieuses sont déplacées, des portes d’écoles sont fermées, des religieuses âgées et malades ont dû être évacuées en pleine nuit, des congrégations ont dû abandonner leurs maisons de repos et n’ont nulle part où loger les sœurs malades; et des maisons provinciales tentent de se reloger temporairement», s’indigne l’archevêque haïtien.
«Je suis avec vous en ces moments difficiles», écrit-il, soulignant ensuite: «avec le Pape François, je voudrais vous redire de ne pas oublier la Providence aimante du Seigneur qui nous accompagne, de ne pas douter de Sa sollicitude et de Sa miséricorde». Attristé par cette souffrance profonde que vit le peuple haïtien, Mgr Mésidor reste tout de même confiant: «Nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés; terrassés, mais non pas anéantis» souligne-t-il, invoquant ensuite «l’aide du Seigneur, notre espérance» et le «secours de la Vierge Marie» pour que cessent les violences meurtrières en Haïti.
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