Haïti : Le Bsa réclame la démission des autorités de transition, après un an de reniement de l’accord du 3 avril 2024
Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 04 avril 2025 [AlterPresse] — Le Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 (Bsa), plus connu sous le nom d’accord de Montana, demande la démission des 9 membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt) et du gouvernement, après « un an de trahison de l’accord du 3 avril 2024 », dans une note publique dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les autorités de transition n’ont d’autre choix que de démissionner et de préparer une sortie ordonnée du pouvoir, en engageant des consultations pour construire une nouvelle gouvernance, insiste le Bsa.
« Cette gouvernance devra être portée par les forces organisées, engagées dans la résistance contre la disparition de la nation, ainsi que par les patriotes en Haïti et dans la diaspora, déterminé-e-s à défendre les intérêts nationaux ».
La mission principale de la nouvelle équipe de gestion politique devrait viser le sauvetage national et le rétablissement de la paix et de la vie, en vue d’élections démocratiques, avec comme guides « l’intelligence politique, l’organisation, la résistance et la mobilisation citoyenne », souligne le Bsa, tout en condamnant la trahison, par le Cpt, de l’accord du 3 avril 2024 pour une transition de rupture avec les paratiques anciennes, signé entre différents protagonistes politiques en Haïti.
Les membres du Cpt ont trahi l’esprit de consensus et les valeurs éthiques, qui fondent l’accord du 3 avril 2024, fustige le Bsa, déplorant l’absence de création de l’Organe de contrôle des actions de l’équipe de transition et du Parquet financier national, prévus par cet accord, qui était le fruit de discussions entre diverses organisations de la société civile, des secteurs religieux, économiques et politiques.
L’accord du 3 avril 2024 serait trahi par les propres délégués des secteurs au sein du Cpt, qui ont renié leurs signatures et engagements en mettant l’accord de côté, dénonce-t-il.
Le Bureau de suivi de l’accord de Montana relève des ententes indécentes, conclues entre les membres du Cpt, dès leur installation le jeudi 25 avril 2024, pour orchestrer un coup d’État contre l’accord du 3 avril 2024.
Le document sur l’organisation et le fonctionnement du Cpt, issu du consensus du 3 avril 2024, a été rejeté par les membres du Cpt, en complicité avec le gouvernement démissionnaire d’Ariel Henry, pour qu’ils puissent s’octroyer un autre mandat, via le décret du 10 avril 2024 signé par Ariel Henry, créant le Cpt. et qui ne fait aucune mention de l’Accord du 3 avril 2024, rapporte le Bsa.
Pourtant., l’accord du 3 avril 2024 proposait une vision claire pour une transition de rupture, consistant à réconcilier l’État et la nation, rétablir l’ordre constitutionnel, avec des priorités, telles que la sécurité, les réformes institutionnelles et constitutionnelles dans le cadre d’une Conférence nationale, et des élections démocratiques. estime le mouvement Montana.
L’objectif principal dudit accord était de restaurer la dignité nationale, d’instaurer la paix et la stabilité politique, de lutter contre la corruption et l’impunité, de stopper le gaspillage des fonds publics et de rétablir les droits et la dignité des victimes de la terreur et d’autres violences.
Le Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 (Bsa), appelé accord de Montana, critique également l’absence de volonté du Cpt, depuis leur installation le jeudi 25 avril 2024, pour répondre aux revendications de la population, précipitant à l’effondrement total de l’État.
« Aujourd’hui, face à cette situation, il n’est plus question d’attendre le 7 février 2026. Le Cpt ne résoudra pas le problème de l’insécurité. Il n’organisera pas d’élections », avertit-il.
Le Bsa exige la fin des violences et des abus contre l’État haïtien
Le Bureau de suivi de l’accord de Montana dresse un sombre tableau de la situation actuelle en Haïti, où plus de 6,000 personnes ont été massacrées, beaucoup de femmes et de filles violées, plus d’un million de personnes déplacées, de ,nombreux quartiers dévastés et des villes entières détruites.
Le Bsa appelle à la fin des violences, des viols, des déplacements forcés, des pillages et des abus contre l’État.
Les gangs armés de la coalition criminelle Viv Ansanm continuent d’intensifier leurs attaques en Haïti, notamment dans la ville de Mirebalais, où ils ont pris d’assaut, le lundi 31 mars 2025, le commissariat de police et la prison civile, provoquant l’évasion de plus de 500 détenus.
Plusieurs véhicules ont également été incendiés par les assaillants, qui occupent plusieurs espaces.
Plusieurs familles ont été forcées de prendre la fuite lors des assauts des gangs armés qui continuent d’affronter les forces de l’ordre, en vue de prendre le contrôle total de Mirebalais. [emb rc apr 04/04/2025 11:00]
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