Haïti-Mission de l’ONU: quel bilan pour les policiers kényans ? | APAnews

En février dernier, le Haitian Times a rapporté le premier décès au sein du contingent kényan de la mission de maintien de la paix de l’ONU en Haïti. D’autres ont été enregistrés, alors que certains estiment déjà que cette que cette mission est une cause perdue.

Moins d’un mois après le début de la mission onusienne pour le maintien de la paix en Haïti, en juillet 2024, un policier kényan a été blessé par balle à l’épaule lors d’une patrouille à Port-au-Prince. Cet officier anonyme, qui aurait survécu à l’attaque menée par des gangs, faisait partie d’une équipe réagissant à un pillage où un gang avait tué un chauffeur de camion et volé ses marchandises.

Sept mois plus tard, Samuel Tompei Kaetuai, un policier kényan de 31 ans, a été tué lors d’affrontements armés avec des membres de gangs à Savien, un incident qui a choqué et inquiété la population kényane.

« C’est le prix qu’a payé notre courageux officier – il est tombé en combattant pour le peuple haïtien », a déclaré Jack Ombaka, porte-parole de la Mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS).

Lors de leur départ l’année dernière, les Kényans avaient été encouragés à prier pour leur sécurité et leur réussite, mais neuf mois après leur déploiement, la mission semble avoir du mal à rallier le soutien de la population kényane. Nombreux sont ceux qui estiment que cette mission est une cause perdue et qu’il est inconcevable que des policiers kényans continuent à sacrifier leurs vies pour un conflit éloigné des enjeux locaux.

Un mouvement grandissant réclame ainsi le retrait du contingent kényan et l’abandon de la MSS.

La Mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS), créée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies en 2023, a pour objectif de restaurer la paix en Haïti, plongée dans une guerre des gangs qui oppose ces derniers aux forces de sécurité haïtiennes depuis 2018.

Les États-Unis ont promis une aide de 100 millions de dollars pour soutenir la mission, un montant équivalent à celui fourni par le Département de la Défense pour d’autres aspects de l’opération.

Cependant, la situation sur le terrain reste critique. Depuis octobre dernier, plus de 70 personnes ont été tuées directement par les violences des gangs. Les combats de rue entre la police haïtienne, la MSS et les gangs, qui contrôlent désormais 90 % de Port-au-Prince, rendent la capitale quasiment ingouvernable.

WN/as/lb/te/Sf/APA

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.