Haïti : MSF suspend ses activités à Turgeau et Carrefour dans un contexte de violence intense et généralisée
Malgré cette suspension, MSF poursuit ses activités dans d’autres structures médicales de Port-au-Prince ainsi que dans le département du Sud. Le Centre de Références de Traumatologie de Tabarre continue de prendre en charge les victimes de brûlures graves, d’accidents et de violences. À Cité Soleil, l’hôpital Drouillard maintient un service d’urgence opérationnel 24h/24 et 7j/7, offrant à la fois des soins médicaux et un accompagnement en santé physique et mentale aux victimes de violences sexuelles et basées sur le genre. La clinique Pran Men’m poursuit également son soutien médical et psychologique auprès des survivantes de violences sexuelles, notamment via des structures implantées à Delmas et à la maternité Isaïe Jeanty.
Depuis 2021, MSF déploie par ailleurs des cliniques mobiles dans plusieurs sites accueillant des personnes déplacées, ainsi que dans des quartiers défavorisés de Port-au-Prince. Toutefois, en raison du contexte sécuritaire, le transport médicalisé est actuellement suspendu pour l’ensemble des équipes MSF dans la capitale. Dans le département du Sud, notamment à Port-au-Piment et dans ses environs, MSF continue de fournir des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, ainsi que des services de santé maternelle.
Depuis plus de 30 ans, MSF a répondu aux grandes crises qui ont frappé Haïti — séismes, ouragans, épidémies de choléra — et continue de soutenir la population face à la violence actuelle. Toutefois, nos équipes ne peuvent exercer leur mission au péril de leur vie. Déjà, le 22 novembre 2024, MSF avait dû interrompre toutes ses opérations pour environ trois semaines en raison d’attaques et de menaces répétées contre son personnel. L’attaque du 15 mars est le deuxième incident critique dont est victime l’organisation au cours des quatre derniers mois. MSF est toujours en attente des résultats des enquêtes diligentées par les autorités haïtiennes sur ces incidents.
« La souffrance extrême de la population rend cette décision d’autant plus déchirante, mais un médecin décédé ou un infirmier blessé ne pourront pas soigner les patients. Nous réitérons une fois encore notre appel à toutes les parties concernées pour qu’elles respectent la mission médicale et assurent la protection des structures de santé, des ambulances, des patients et du personnel de santé », conclut Benoît Vasseur.
Crédit: Lien source