Haïti : vague de violence déclenchée par les gangs depuis la fin février (…)

Je remercie la Représentante spéciale du Secrétaire général, Maria Isabel Salvador, la Directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russel, et la Directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly, pour leurs présentations et je salue la présence parmi nous du représentant d’Haïti ainsi que du Ministre des affaires étrangères de la République Dominicaine.

Madame la Présidente,

La vague de violence déclenchée par les gangs depuis la fin février est inédite. Elle est inédite par son intensité mais également par la nature de ses cibles. En s’en prenant aux infrastructures stratégiques et aux institutions publiques, c’est l’autorité de l’Etat qui est attaquée. Face à cette violence, la police nationale haïtienne est en première ligne. Elle continue de remplir courageusement sa mission. La France salue sa résistance. Toutefois, elle souffrait déjà d’une hémorragie de ses effectifs avant la dégradation récente de la situation sécuritaire. Elle est éprouvée par les événements récents et manque sévèrement d’effectifs et d’équipements. Nous devons donc lui apporter tout le soutien dont elle a besoin.

Pour cela, le déploiement rapide de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) est indispensable. La France salue l’engagement du Kenya à cet égard, ainsi que les contributions financières et en personnels qui ont été annoncées par plusieurs Etats membres. La France prend sa part en contribuant au fonds dédié des Nations Unies et en finançant parallèlement des formations linguistiques en français et en créole aux policiers qui seront déployés. A cela s’ajoute notre soutien bilatéral à la police nationale haïtienne, à hauteur d’un million d’euros en 2023, que nous avons renouvelé pour 2024.

Madame la Présidente,

La France salue la publication du décret établissant le conseil présidentiel de transition, le 12 avril dernier, et l’arrêté de nomination de ses membres le 16 avril. Cette signature permettra de franchir une étape indispensable dans le processus inter-haïtien et dans la mise en œuvre de l’accord de Kingston. La France soutient pleinement le processus inter-haïtien. Il faut rapidement désigner maintenant un président coordinateur du conseil, puis nommer un nouveau Premier ministre, étape indispensable pour que le nouveau gouvernement de transition puisse établir une feuille de route vers les élections. Pour répondre à la crise profonde que traverse Haïti, il est en effet impératif de restaurer les institutions démocratiques du pays, de garantir un accès humanitaire à toutes les populations dans le besoin, mais également de lutter contre l’impunité et de protéger les droits de l’Homme. De manière concomitante, comme le prévoit la résolution 2699, le déploiement de la MMAS en appui du BINUH permettra de créer les conditions de sécurité propices à la tenue des élections.

Il est important que ce Conseil apporte son soutien à ce processus de transition en utilisant tous les leviers à sa disposition. Je pense en particulier aux sanctions individuelles qui doivent contribuer à endiguer l’action de ceux qui déstabilisent le pays et qui participent à des trafics illicites. Pour cela, il faut étendre ces sanctions aux acteurs qui financent les gangs ou qui soutiennent leurs objectifs. La France l’a répété à plusieurs reprises au sein de ce Conseil et se tient prête à agir.

Madame la Présidente,

Dans l’immédiat, la priorité est bien sûr le rétablissement de l’accès à l’aide humanitaire dans les domaines de : la nutrition, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et à la protection. La France continuera à soutenir les équipes des Nations unies et des ONG sur le terrain, en particulier dans leur lutte contre l’insécurité alimentaire.

Enfin, je tiens à saluer de nouveau le travail réalisé par le BINUH malgré des conditions extrêmement éprouvantes. La France l’encourage à poursuivre son travail de bons offices, conformément au mandat qui a été donné par ce Conseil

Je vous remercie.

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