Hinda Bazoum critique au vitriol dans une ‘Tribune’ les alliés de son père Président toujours détenu

Niamey (© 2024 Afriquinfos)- De toute évidence, voir lors de la célébration du Ramadan, l’ancien président Mahamadou Issoufou, tout sourire, bras dessus-dessous avec le Général Tiani, le Chef de la Junte qui a renversé son père, a fendu le cœur à Hinda Bazoum et l’a définitivement convaincu de l’implication de celui-ci dans le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Un ressenti que la fille de Mohamed Bazoum a partagé dans une tribune publiée dans la presse nigérienne.

Un peu plus de neuf mois après le coup d’Etat qui a vu le Président Mohamed Bazoum renverser, on en sait très peu sur les conditions de sa détention et de son épouse. Si entretemps son fils, Salem Bazoum a été libéré grâce à la médiation des autorités togolaises, ses proches sont toujours autant inquiets notamment  l’une des ses filles, Hinda Bazoum. « Nos vies n’ont plus aucun sens et se sont arrêtées le 26 juillet… En effet, mes sœurs et moi sommes bouleversées et meurtries, car nos derniers échanges avec nos parents remontent au 18 octobre 2023… Nos parents sont coupés du monde et enfermés dans un espace restreint sans avoir le droit de sortir prendre l’air, ni recevoir de visite. Depuis neuf mois, ils n’ont pas vu la lumière du soleil et n’ont parlé avec aucune personne, hormis un médecin qui passe les voir deux fois par semaine », écrit Hinda Bazoum dans une tribune.

C’est dans cette même tribune qu’elle accuse nommément l’ancien président et ami de son père, Mahamadou Issoufou d’être le ‘’cerveau’’ du coup d’état du 26 juillet 2023. « Il est très pénible pour nous de savoir que leurs bourreaux sont des personnes que nous connaissions et avec lesquelles nos relations étaient cordiales ». Et d’ajouter que « le plus dur à accepter était de découvrir que Mahamadou Issoufou était le cerveau qui a tout orchestré par égocentrisme et pour protéger ses intérêts personnels. Le coup d’État serait le moyen qui lui permettrait de revenir au pouvoir après une courte transition militaire au cours de laquelle serait adoptée une nouvelle Constitution ». « Lui, qui a pourtant côtoyé nos parents pendant 33 ans et qui nous a vus grandir », écrit-elle, ajoutant: « Lui, l’ami et frère de papa, le trahit de la manière la plus lâche et cruelle ».

Hinda Bazoum ne s’arrête pas là et croire savoir l’une des manœuvres du plan ourdi par Mahamadou Issoufou. Elle affirme que la « dernière trouvaille » de l’ancien Président « a été de faire introduire une requête à la cour d’Etat nouvellement créée pour demander la levée de l’immunité de notre père, puis sa condamnation par le tribunal militaire ».  Ce serait pour le rendre inéligible de manière » à ce que l’ancien président soit « le seul candidat » de son parti qui est aussi celui de M. Bazoum, en cas d’élection présidentielle à la fin de la transition.

Pour l’heure aucune indication n’a été donnée par les nouveaux maîtres de Niamey sur la durée de la transition.  

Boniface T.