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Durée de la vidéo : 4 min
Qu’arrive-t-il au foot français, où les incidents entre supporters inquiètent par leur gravité ? En France, il y aurait 50 000 ultras, et environ 500 hooligans. Une quinzaine de bandes qui assument leur culte de la violence, et un milieu qui a pour règle d’or de ne pas parler aux médias. L’un d’eux a pourtant accepté de se confier à « Complément d’enquête ».
Pour lui, « c’est un peu comme un sport, un mode de vie ». Stéphane est hooligan depuis ses 15 ans, et il a accepté de témoigner, le visage masqué d’une cagoule, pour « Complément d’enquête ». Ce quadragénaire belge à la carrure imposante fait partie du Brussels Casual Service (BCS), une centaine de hooligans « de la vieille école » qui supportent le club d’Anderlecht.
A son actif, trente années de castagne, souvent en France, dix-huit ans d’interdiction de stade, un total de 25 000 euros d’amende, selon lui… « Pas mal de soucis », donc, et même quelques semaines de prison « pour des bagarres ». Car la bagarre, la violence, comme tous ceux du BCS, il aime ça, confesse Stéphane, « mais on comprend que les gens ne comprennent pas ».
Pour se battre, « toutes les opportunités » sont bonnes, mais sa préférence va aux bagarres de groupe organisées via des messageries cryptées, loin des regards. Comme cet affrontement en forêt contre des hooligans de Nancy, auquel participaient deux de ses amis du BCS. Pour « Complément d’enquête », Stéphane commente la vidéo, qui comptabilise des centaines de milliers de vues sur internet. « Il y a des règles, mais c’est très limité : sur le nombre, et un peu la tranche d’âge. Sinon après, tout est permis », explique-t-il. Et en effet, les coups de poing et de pied pleuvent même sur ceux qui sont à terre.
Qui sont ces hooligans du BSC ? Selon lui, si l’on excepte « quelques têtes brûlées », en majorité « des gens insérés », qui ont une femme, des enfants, un bon boulot : « des entrepreneurs, même un journaliste… Il y a un peu de tout, ça représente la société », estime Stéphane, qui déplore seulement « beaucoup de gens qui boivent, et beaucoup de cocaïne ».
A l’entendre, il s’agirait de « petites confrontations », auxquelles s’ajoute le plaisir d’« un jeu du chat et de la souris avec la police ». « On n’a pas l’impression qu’on fait du tort à la société. Le BCS, on est vraiment des hooligans, on n’attaque pas un supporter normal. On fait pas de dégâts, on casse rien, on a vraiment nos règles. On ne cherche que les confrontations avec des hooligans. » Des bagarres presque fair-play, entre cogneurs consentants ? « Complément d’enquête » a aussi assisté à de véritables lynchages… En France, 300 supporters français sont à ce jour interdits de stade.
Extrait de « Hooligans : ramener le foot à la raison ! », un document à voir dans « Complément d’enquête » le 13 juin 2024.
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