Hudson Grimshaw-Surette s’impose à Grande-Digue

Les gens présents à Grande-Digue ont failli assister à un bel exploit, samedi matin, pendant la populaire course annuelle de 15 km de cette localité pourtant riche en histoire(s). Hudson Grimshaw-Surette, un Néo-Écossais de Central Chebogue, petit village de pêcheurs situé à quelques kilomètres de Yarmouth, a rallié la distance en 47min09, à seulement 13 secondes du record appartenant depuis 2016 au Néo-Brunswickois de Saint-Jean Matthew McNeil.

Pour un bonhomme qui se spécialisait dans les épreuves de 1000m et 1500m à l’Université Dalhousie, c’est là un tour de force remarquable.

Grimshaw-Surette, 25 ans, a en fait réussi le troisième meilleur chrono dans l’histoire de l’événement. C’est que McNeil, avant de terminer en 46min56 en 2016, avait un an plus tôt réussi un temps de 47min07.

Samedi, Grimshaw-Surette a par ailleurs complètement éclipsé la compétition, y compris les deux autres gars qui l’ont accompagné sur le podium, néo-écossais comme lui.

Maksym Pokotylets et Nick Robertson, tous deux de Halifax. Pokotylets a complété en 50min05, alors que Robertson a présenté un temps de 50min50.

Questionné sur sa performance, Grimshaw-Surette a rapidement expliqué le pourquoi de son excellent chrono.

«Pendant mes dernières années à l’Université Dalhousie, j’ai commencé à faire des longues distances sur piste parce que ça m’aidait pour mes principales épreuves. Et depuis que j’ai terminé mes études universitaires, j’ai découvert que j’aimais de plus en plus courir sur la route et ça m’a donc obligé à augmenter mes distances. C’est aussi simple que ça», affirme celui qui a des racines acadiennes du côté de son grand-père.

«Pour samedi, mon plan était de commencer à un bon rythme et de voir comment ça allait se passer. Je voulais aussi m’assurer de m’amuser. Le parcours était super. J’ai vraiment apprécié mon expérience et j’adorerais revenir l’année prochaine», ajoute Grimshaw-Surette.

Le top-5 masculin est complété du Gaspésien Louis Barriault (51min55) et du premier Néo-Brunswickois au fil d’arrivée, l’Acadien de Shippagan Timmy Basque (53min13). À noter que Basque a devancé par quelques centièmes de seconde son compatriote acadien, Yannick Dupuis (53min13), de Notre-Dame-de-Kent. Aussi bien dire des poussières. Pas très loin derrière eux, on retrouvait aussi Dan Maguire (53min19), de Saint-Jean, et Julien Thibodeau (53min29), de Bathurst.

«Mon objectif était d’obtenir un top-3, mais surtout d’être le premier arrivé parmi les coureurs du Nouveau-Brunswick, soutient Basque. Je n’ai pas pu avoir un top-3 parce que les trois gars de la Nouvelle-Écosse étaient vraiment rapides, mais je suis content d’avoir abaissé mon chrono d’ici de près de trois minutes.»

«Ç’a été une belle course entre moi, Yannick, Dan Maguire et Julien. J’avais encore pas mal de jus dans le réservoir vers la fin. J’ai couru le dernier kilomètre en 3min05 et j’ai sprinté dans le dernier 100m», ajoute Basque, qui prendra part au Marathon de Fredericton le mois prochain.

Quatre autres coureurs sont aussi parvenus à briser la barrière des 60 minutes. Il s’agit de Justin Young (56min24), de Fredericton, et Michael Rogers (58min05), de Charlottetown. En passant, Young est le seul quadragénaire du top-10 masculin à avoir terminé en moins d’une heure.

En bref… Depuis les trois victoires consécutives de Lee Wesselius, en 2017, 2018 et 2019, le 15 km de Grande-Digue a couronné de différents gagnants. Après les deux années d’interruption en raison de la pandémie, Jean-Marc Doiron (53min33, 2022) et Luc Gallant (49min58, 2023) ont triomphé… Raymond Caissie (1h14min19), de Cap-Lumière, a été le meilleur septuagénaire avec un temps de 1h14min19… Au niveau des sexagénaires (60 à 69 ans), la palme va à Mark DeSilva (1h07min55), de Saint-Joseph-de-Kent… L’épreuve de 5 km chez les hommes a été remportée par Logan Reid (17min02), de Dorchester. Il a devancé dans l’ordre Wade Minaker (21min56), de Moncton, et Tyler MacMillan (22min13), de Cocagne… Pas moins de 149 coureurs et coureuses ont pris part à l’épreuve de 15 km, contre 58 pour le 5 km…

 

La  consécration des femmes enceintes

Qui a dit que les femmes n’avaient pas le sens du spectacle? Croyez-le ou non, Anouk Doiron et Julia Reid-Howell, qui ont été les premières à franchir le fil d’arrivée, étaient toutes deux enceintes. Elles ont terminé respectivement en 1h06min28 et 1h07min49.

Doiron, qui avait pourtant prédit la victoire de Reid-Howell, s’est surprise elle-même en conservant sa couronne, elle qui avait triomphé en 59min51 en 2023.

«En fait, la surprise était de voir Julia avec un chandail sur lequel était écrit : ‘‘Running for two’’, parce que moi aussi je courais pour deux», raconte l’ancienne coureuse des Aigles Bleues de l’Université de Moncton.

«L’an dernier, Grande-Digue était ma dernière course avant notre décision d’essayer d’avoir un troisième enfant. J’ai malheureusement fait une fausse couche à l’automne et voilà que nous en sommes aujourd’hui à 12 semaines. C’est stressant d’annoncer une grossesse après une fausse couche, mais plusieurs couples passent à travers cette épreuve», confie-t-elle.

«Samedi, j’étais inspirée de voir Julia courir un 15 km à cinq mois de grossesse. C’était vraiment impressionnant. J’ai donc décidé de la suivre, puis j’ai accéléré au neuvième kilomètre. Je connais le parcours et je savais que les parties les plus difficiles étaient terminées et que j’allais pouvoir soutenir un bon rythme jusqu’à la fin.»

«C’est certain que je suis  contente d’avoir gagné, mais je suis surtout fière d’avoir accompli la distance. En grossesse, tu cours surtout pour toi et non pas pour le résultat», ajoute la reine du 15 km de Grande-Digue.

Reid-Howell était tout aussi heureuse de sa performance.

«Je suis tellement fière que les deux premières femmes sont enceintes», s’est exclamée la coureuse de Fredericton qui en était à une première expérience à Grande-Digue.

«Anouk et moi sommes restées ensemble pendant 10 ou 11 kilomètres. Elle était toutefois beaucoup plus forte dans les collines, alors que je tentais surtout de garder un rythme constant.  Comme il s’agit de ma première grossesse, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je ne voulais pas en faire trop», indique la coureuse par excellence de l’année 2023 au Nouveau-Brunswick.

Reid-Howell continuera de courir tant que son corps le lui permettra.

«Je prévois courir le 5 km et le demi-marathon à Fredericton pendant le week-end de la fête des mères, ainsi que le relais de la Piste Cabot. Après ces courses, je vais y aller au pif. Mais j’espère participer à quelques autres épreuves avant l’accouchement pour m’amuser», ajoute Reid-Howell.

Jaquelyn O’Sullivan, de Grand-Barachois, complète le podium en 1h08min53.

La jeune Amy Caissie (1h08min56), de Six Roads, est venue bien près d’être la troisième, elle qui a terminé trois petites secondes derrière O’Sullivan. Sara Young (1h10min56), de Fredericton, a pris le cinquième échelon.

En bref… Marcelle Breau, de Tracadie, a été la meilleure septuagénaire avec un temps de 1h20min29… Au niveau des sexagénaires (60 à 69 ans), la victoire est allée à Nathalie Boivin (1h13min50), de Bathurst… Si le record masculin a été inquiété, celui de l’Ontarienne Coleen Wilson est toujours en sécurité chez les dames. En 2016, même année que McNeil écrivait l’histoire, Wilson avait aussi immortalisé sa course avec un temps de 56min24… Isabelle Bourque, de Grande-Digue, a par ailleurs gagné le 15 km de marche avec un chrono de 1h45min51. Elle a devancé dans l’ordre Anne Dugas (1h49min15), de Dieppe, Daniel Robichaud et Jolyne Côté (2h07min44), de Shediac River, et Annie Dugas (2h09min50), de Richibucto. Au total, 24 participants ont pris le départ à la marche…

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