Ibrahim Traoré accuse la Côte d’Ivoire d’héberger ses « déstabilisateurs » – La Nouvelle Tribune

Dans un entretien exclusif accordé à la télévision nationale RTB, le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a mis en lumière les tensions persistantes entre son pays et la Côte d’Ivoire, allant jusqu’à accuser ouvertement le voisin ivoirien d’abriter des éléments cherchant à déstabiliser le Burkina.

Le capitaine Traoré a souligné que malgré des efforts de compréhension avec la plupart des pays voisins, la situation avec la Côte d’Ivoire nécessite une attention particulière, déclarant : « Il faut qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, ils ne se cachent pas ; les officiers ivoiriens ont mal parlé du Burkina. À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème. »

Les reproches du président de la transition burkinabè ne se limitent pas à l’hébergement présumé d’éléments hostiles. Il critique également le manque de coopération dans la lutte contre le terrorisme. Malgré des contacts initiaux avec le président Alassane Ouattara, ces échanges ont rapidement pris fin, laissant place à des tensions grandissantes entre les deux nations.

Cette déclaration intervient après une série d’incidents diplomatiques entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Le 19 avril 2024, une réunion entre les ministres de la Défense des deux pays à la frontière visait à instaurer un « nouveau départ » dans leurs relations. Cependant, les dissensions persistent, alimentées par les défis sécuritaires auxquels est confronté le Burkina Faso depuis l’arrivée au pouvoir du régime militaire à la suite de deux coups d’État en 2022.

Les relations entre les deux pays, déjà fragilisées par des différends territoriaux et des questions migratoires, sont désormais exacerbées par les accusations de déstabilisation. Alors que le Burkina Faso lutte contre les groupes jihadistes opérant dans la région, les tensions avec la Côte d’Ivoire risquent de compromettre les efforts régionaux de sécurité et de stabilité.