ID Logistics met le cap sur le pragmatisme technologique

Retour aux fondamentaux chez ID Logistics . Après avoir longtemps cédé à la demande de traitement spécifique de ses clients, l’un des leaders internationaux de la supply chain reprend en main l’ergonomie des logiciels d’entrepôt qui servent à gérer les flux de marchandises dans ses 365 sites dans le monde. Associé à son prestataire historique en technologies digitales Hub One, filiale du groupe ADP, le groupe vient de développer une nouvelle solution inspirée du design des applications mobiles.

Jusque-là, chaque secteur – agroalimentaire, cosmétique, etc – avait ses propres codes délivrés en langage informatique sur les tablettes des opérateurs. « Une formation était indispensable pour comprendre et maîtriser les consignes. Les claviers et écrans étaient différents d’un site à l’autre et les messages d’erreur et les informations clés n’étaient pas correctement mis en valeur », explique Laurent Condamine, directeur des systèmes d’information (DSI) du groupe ID Logistics. Plus d’application métier dans la nouvelle interface : « les écrans ont été allégés et simplifiés pour être plus intuitifs », poursuit-il.

Guidage vocal

Baptisée Connect’In, la solution s’ajuste automatiquement au système d’information de l’entrepôt. Dès la réception des palettes, les opérateurs peuvent visualiser sur un graphe unique l’ensemble du parcours à effectuer pour chaque opération de manutention.

Dans les rayons, des spots lumineux s’allument pour tracer le chemin jusqu’au lieu précis du dépôt. Une fonction « Voice Picking » complète le guidage, en livrant des instructions vocales programmées dans une langue choisie. « La voix pour guider le geste, le graphique pour valider l’opération », résume Laurent Condamine.

« La voix pour guider le geste, le graphique pour valider l’opération », résume Laurent Condamine, le DSI du groupe ID Logistics.ID Logistics

Le groupe a fait ses calculs : en implémentant ses systèmes d’information de cette solution, il réduit le taux d’erreur de manipulation de 15 à 20 % et accroît la productivité jusqu’à 15 % selon les sites. Cet avantage concurrentiel est renforcé par le temps d’appropriation nécessaire, moitié moins long que les applications métier en vogue dans la plupart des entrepôts. « L’intégration des intérimaires et des saisonniers, nombreux dans notre secteur, s’en trouve facilitée », apprécie le directeur informatique.

Une dizaine de développeurs pendant trois ans

Simple en apparence, ce changement a mobilisé une équipe d’une dizaine de développeurs pendant trois ans et nécessitera encore deux années pour être déployé sur l’ensemble des sites dans quinze pays. « La technologie est un facteur de plus en plus différenciant dans ce segment hyperconcurrentiel », défend encore le DSI.

Le groupe ID Logistics, qui emploie 38.000 salariés et réalise 2,7 milliards de chiffre d’affaires, compte près de 800 clients dans l’e-commerce et la distribution, dont il gère les marchandises dans 8 millions de mètres carrés d’entrepôts. Avec une cinquantaine de personnes, il consacre près de 10 millions d’euros par an à la recherche d’innovations susceptibles d’améliorer les conditions d’exercice du métier.

Il y a quelques semaines, il a par exemple présenté son premier modèle d’exosquelette d’assistance physique en entrepôt, moins lourd et mieux adapté à la posture des travailleurs. Un développement sur-mesure, selon l’entreprise. Testé pour l’heure sur deux sites pilotes et différents postes de travail, ID Logistics attend ce retour d’expérience pour en déterminer les bénéfices et limites.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.