« Il faut réinitialiser les barbares technologiques que nous sommes »

Le récit commence en fanfare par une critique féroce de la firme
Apple dans son QG californien, à Cupertino. Haro sur sa culture du
secret et ses logiques propriétaires – « un iPhone ne se
possède pas, il vous possède »… 
Le ton enlevé,
l’humour et les trouvailles verbales ont tout pour en faire un
best-seller. Invité par la villa Albertine (un programme de
résidences des écrivains français aux États-Unis) à traîner ses
guêtres du côté de la Silicon Valley, le populaire romancier de SF
(la Horde du Contrevent, les Furtifs) est allé à la
rencontre des grosses têtes qui façonnent notre quotidien numérique
et utilisent la même matière première que lui – le futur.

Du reportage à l’analyse socio-économique et anthropologique,
son livre sinue entre critique et fascination, vigilance et
observation pointue, dans le sillage d’un Baudrillard. Pour se
terminer en beauté par une spectaculaire fiction : un court
récit dystopique à faire froid dans le dos, qui incarne en huis
clos les dérives de la tech – avec une fin pacifiée malgré
tout…

Quel a été l’intérêt d’aller sur place, en
Californie ?

Depuis 25 ans, le rapport à la technologie est central dans mon
travail de romancier. Et j’ai eu la chance d’approcher ceux qui
font notre monde sans se poser la question de ce qu’ils en font.
Nous, les usagers, on reçoit, on subit, on endosse les technologies
que les Gafam (acronyme des cinq plus grandes firmes
internationales du numérique, ndlr)
nous envoient. J’avais
envie d’entrer dans l’atelier des artisans. La Silicon Valley est
le centre du monde, dans le sens où elle a fait du smartphone un
objet universel. Par rapport à Apple, je me sens comme un fidèle
trahi, la promesse initiale d’émancipation et de partage n’ayant
pas été tenue.

Je suis vraiment entré dans le numérique grâce à un Macintosh
durant mes études de commerce à l’Essec, avec la facilité, la
fluidité, l’excellence des produits qui ont fait

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