il n’y a pas de quoi s’inquiéter en Guadeloupe

L’épidémie de Chikungunya à la Réunion touchera-t-elle la Guadeloupe ? Antoine Chéret, infectiologue au CHU de Guadeloupe, se veut rassurant. Selon lui, il est peu probable que la maladie touche l’archipel… même s’il faut tout de même prendre quelques précautions.

Avec 6000 cas enregistrés par semaine, l’épidémie du Chikungunya à la Réunion suscite bien des frayeurs en Guadeloupe. Et même si la maladie n’est pas arrivée jusqu’à nous, elle reste tout de même proche. L‘Agence régionale de Santé de Martinique a indiqué vendredi (4 avril) qu’un cas importé de Chikungunya a été identifié sur le territoire. Mais « pas de quoi s’inquiéter » selon Antoine Chéret, infectiologue au CHU de Guadeloupe.

Il ne faut pas comparer les territoires parce que le vecteur du Chikungunya à la Réunion c’est l’aedes albopictus. Nous, en Guadeloupe, c’est l’aedes aegypti. Ce ne sont pas les mêmes moustiques donc ils n’ont pas les mêmes caractéristiques, ce qui veut dire qu’on ne va pas lutter exactement de la même manière entre ces deux moustiques. Selon les informations dont je dispose, le cas en Martinique a été très circonscrit avec des interventions de l’ARS autour de l’habitation de la personne concernée pour éliminer les gîtes larvaires avec des moustiques qui auraient pu transmettre le virus à d’autres personnes.

Dr Antoine Chéret, infectiologue – Chef du service de la plateforme de service ambulatoire (PFMA) au CHU de Guadeloupe


Dr Antoine Chéret, infectiologue – Chef du service de la plateforme de service ambulatoire (PFMA) au CHU de Guadeloupe


En effet, l’aedes albopictus, connu sous le nom de moustique tigre, est un moustique originaire d’Asie du Sud-Est, reconnu par ses rayures blanches sur les pattes et le thorax ; alors que le moustique Aedes aegypti est particulièrement présent dans des zones tropicales et subtropicales, comme en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient.


Le moustique tigre Aedes albopictus transmet le virus de chikungunya



Le moustique Aedes aegypti, vecteur du virus de la dengue


Et même s’il y a eu une épidémie aux Antilles, il y a une dizaine d’années, l’immunité collective pose aujourd’hui question. Une immunité particulièrement importante pour les personnes vulnérables comme les nouveau-nés ou les immunodéprimés qui ne peuvent pas toujours se faire vacciner, car elles seront ainsi protégées.

Premièrement, quand ce sont des enfants ou des personnes très âgées, on ne sait pas forcément si l’immunité va être à vie. Deuxièmement, on se pose la question actuellement de certains variants. On n’a pas comme dans la dengue des classifications du genre dengue 1, dengue 2, dengue 3, mais on a des virus qui peuvent varier et la protection post-infection par notre immunité peut probablement varier en fonction du variant qui est en cause, c’est un paramètre à prendre en compte. Effectivement, ça reste un même virus quand quelqu’un a eu le Chikungunya, il garde la capacité de réponse à son système immunitaire pour pouvoir éliminer le virus s’il a été en contact avec le virus mais ce n’est pas systématique.

Dr Antoine Chéret, infectiologue – Chef du service de la plateforme de service ambulatoire (PFMA) au CHU de Guadeloupe

L’important reste tout de même de se protéger. Pour lutter contre le Chikungunya, l’ARS recommande : 

  • de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant des répulsifs, des insecticides ou en portant des vêtements couvrants et de couleur
  • d’éliminer les lieux où les moustiques peuvent pondent leurs oeufs
  • la vaccination 

C’est exactement les mêmes moyens de protection que pour la dengue. On évite les eaux stagnantes. On se protége la journée car c’est un moustique qui pique la journée avec un pic le matin et le soir. Quand on utilise bien tous ces moyens de prévention, il n’y a pas de raisons qu’une personne puisse contracter en l’occurence la dengue, qui est épidémique en ce moment, et encore moins le Chikungunya. 

Dr Antoine Chéret, infectiologue – Chef du service de la plateforme de service ambulatoire (PFMA) au CHU de Guadeloupe


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