Après la prise de pouvoir du général Mamadi Doumbouya, à la suite d’un coup d’État qui a renversé l’ex-président Alpha Condé, le processus électoral, qui était fixé à 5 ans, a été interrompu. L’opposition fait pression sur le gouvernement de transition en menaçant de reprendre les manifestations, déjà interdites.
Guinée : Plus rien ne va en Guinée sous Mamadi Doumbouya
La coalition Union sacrée a ainsi été créée. Elle regroupe plusieurs organisations de la société civile et des partis politiques comme l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée), une force d’opposition. Lors de la réunion du lundi 22 avril, les signataires du nouveau regroupement ont appelé les autorités de la transition à organiser des élections au plus vite, avant la fin de l’année, exactement comme s’y était engagé le général Mamadi Doumbouya. À défaut, l’Union sacrée « se réserve le droit d’exiger son départ ».
Pour les participants à cette rencontre, la transition n’a pas respecté de nombreuses échéances, ce qui laisserait penser qu’elle souhaite s’accaparer le pouvoir.
Parmi tant d’autres promesses faites par le gouvernement de transition figure le rétablissement de l’électricité, que l’ex-président déchu avait laissée avec la construction d’un barrage hydroélectrique inachevé.
Depuis l’arrivée de Doumbouya, le 5 septembre 2021, la Guinée connaît une crise de l’électricité sans précédent, mais aussi une crise alimentaire. Les entreprises étrangères ne veulent plus investir dans un pays aujourd’hui considéré comme politiquement instable.
L’opposition se remobilise contre le général
Les promesses faites par les autorités de transition ne semblent pas se réaliser, selon les réactions de certains internautes guinéens : « Comment pouvons-nous comprendre qu’un pays qui n’est pas victime du djihadisme n’ait pas de programme électoral ? ».
Le jeune leader de UniversGuinée, Tounkara Fodé Kaba, s’était montré cinglant vis-à-vis de Mamadi Doumbouya, en lançant depuis la France qu’il est le « le pire qui se croyait meilleur que le mal. »
Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, tente d’apaiser la tension qui règne entre le peuple et rassure que le gouvernement de transition laissera sans doute le pouvoir à un gouvernement civil, qui sera élu par le biais d’une élection transparente.
Il convient de rappeler que le chronogramme électoral des autorités de Conakry a été prévu pour cette année 2024, une promesse faite à la délégation de la CEDEAO.
La Guinée, un pays immensément riche en matières premières et doté d’un sol arable propice à l’agriculture, voit sa situation politique aggraver celle de sa population.
« Mamadi Doumbouya nous a promis beaucoup de choses, notamment du travail pour la jeunesse. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait. Nous voulons un gouvernement digne de ce nom pour assurer les devoirs envers le peuple », a déclaré Kourouma Ousmane, professeur de droit à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Pour que la Guinée devienne un pays en voie de développement, il est nécessaire d’organiser des élections transparentes, ce qui pourrait attirer davantage d’entreprises étrangères.
Par Mara Diallo.
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