Au Nouveau-Brunswick, le comité des comptes publics de l’Assemblée législative tente une nouvelle fois de forcer la tenue d’une enquête publique sur les importants contrats octroyés aux agences d’infirmières privées.
Des députés des trois partis ont voté mardi pour demander au vérificateur général Paul Martin d’utiliser les pouvoirs énoncés par la Loi sur les enquêtes, qui lui permettraient d’agir en tant que commissaire de l’enquête et de pouvoir convoquer des témoins.
Nous avons constaté une diminution de la responsabilité vis-à-vis du contribuable, et c’est ce qui me préoccupe le plus ici
, dit la députée progressiste-conservatrice Dorothy Shephard, ancienne ministre de la Santé et du Développement social.
Dorothy Shephard, députée du Parti progressiste-conservateur.
Photo : Radio-Canada / Capture d’écran Mediacentral
Elle a présenté la motion mardi, qui a été adoptée par le comité sans aucune objection.
Dans une déclaration, Paul Martin indique que son personnel et lui-même tenaient la Commission des comptes publics en haute estime et soutenaient sa mission de contrôle des dépenses publiques.
Notre bureau prendra le temps d’examiner attentivement cette motion et de décider des prochaines étapes.
Dans son rapport déposé le mois dernier, le vérificateur général écorchait vigoureusement les réseaux de santé sur leur recours aux agences d’infirmières privées, totalisant des dépenses de 173 millions de dollars depuis 2022.
Paul Martin, vérificateur général du Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : (Jacques Poitras/CBC)
La PDG du Réseau de santé Vitalité avait affirmé qu’un sous-ministre lui avait donné le feu vert
pour signer les contrats malgré les avertissements selon lesquels ils pourraient coûter des dizaines de millions de dollars.
Elle avait aussi déclaré que son équipe avait proposé d’autres options à la province, des options qui coûteraient moins cher, mais le premier ministre Blaine Higgs a contesté cette affirmation.
À la fin juin, le gouvernement avait tranché et refusait la tenue d’une enquête publique sur le recours des agences privées de placement d’infirmières dans les réseaux de santé.
Le manque d’engagement des élus inquiète la députée Shephard
Lors de la réunion, Dorothy Shephard a affirmé que sa principale préoccupation concernant les contrats était le manque d’engagement des représentants élus
, dont la responsabilité envers l’électorat est primordiale ».
Le Réseau de santé Vitalité est lié par un contrat avec l’entreprise Canadian Health Labs jusqu’en février 2026 et cette entente peut être automatiquement renouvelée si l’entreprise atteint certains objectifs en matière de services bilingues.
Il est clair que l’argent continue d’être dépensé et que des chèques continuent d’être signés
, dit Dorothy Shephard. Nous n’avons aucune garantie que le problème sera résolu.
Les députés de l’opposition siégeant au comité des comptes publics ont appuyé la demande d’enquête publique mardi.
Le chef du Parti vert, David Coon, a dit que la dernière fois qu’un vérificateur général avait utilisé ses pouvoirs d’enquête, cela avait abouti à un excellent rapport
sur le fiasco du prêt Atcon. Il dit que des changements dans le processus et dans la culture politique se sont produits après cette enquête.
En conséquence, nous n’avons jamais vu une telle situation se reproduire dans cette province
, dit-il.
Selon le règlement de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, le comité des comptes publics n’a pas le pouvoir de convoquer des témoins à moins d’obtenir l’approbation de l’ensemble de l’Assemblée législative.
Dorothy Shephard a déclaré qu’elle aimerait que cela change, mais pour l’instant, le comité peut seulement dire au vérificateur général qu’il veut qu’il aille aussi loin que nécessaire
pour obtenir des réponses.
D’après un reportage de Jacques Poitras de CBC
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