(Moncton) En ce jeudi matin, de gros flocons de neige mouillée tombent sur Moncton. Sur le campus de l’université, les étudiants pressent le pas. Rita Flore Kamjom, elle, prend tout son temps.
Je l’aborde pour lui demander si je peux lui poser quelques questions. « Allez-y ! », répond-elle avec un immense sourire. Son cours commence dans… Elle consulte son téléphone. Six minutes ? « Je peux arriver un peu en retard », dit-elle.
Rita Flore Kamjom vient du Cameroun. Elle s’est installée à Moncton avec ses quatre enfants depuis un peu plus d’un an. Et elle a bien l’intention de rester ici après ses études en traduction.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Journée enneigée sur le campus de l’Université de Moncton
« Évidemment, l’hiver est dur par rapport à là d’où je viens. Mais c’est calme ici, j’adore Moncton ! », lance la francophone camerounaise.
N’étant pas citoyenne canadienne, Rita Flore Kamjom ne pourra pas voter aux prochaines élections fédérales. Mais elle compte bien se reprendre aux suivantes.
La rencontre donne l’occasion de recueillir le regard d’une nouvelle arrivante sur les réalités canadiennes… vues des Maritimes.
Qu’est-ce que ça veut dire, pour vous, être canadien ?
Pour moi, être canadien, ça veut dire avoir réussi dans la vie. Je vois, dans le Canadien, cet esprit de force, cet esprit de détermination. Cette motivation, aussi.
Qu’est-ce que vous aimez du Canada ?
La sécurité.
Qu’est-ce qui devrait changer au pays ?
Comment dire ? Je ne veux pas vous blesser. Mais regardez. Vous êtes devant moi, il n’y a aucune peur, on se parle en toute liberté. Mais ce n’est pas tout le monde qui réagit comme ça avec les Noirs. Disons que je vais à l’église avec mes enfants et que je m’installe sur un banc. Si quelqu’un a laissé son portefeuille sur ce banc, il va le ramasser. Il y a une crainte, peut-être des préjugés ? Je sais que c’est la même chose partout. Je sais qu’il faut du temps pour que les mentalités changent. Mais je souhaite que ça change !
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