Institution Saint-Dominique, Notre-Dame de Garaison, Sainte-Croix des Neiges… Ce que l’on sait sur ces nouveaux « Bétharram » qui se multiplient en France

L’affaire Bétharram semble être le #Metoo des violences sexuelles dans les établissements privés catholiques. Depuis la médiatisation des violences et abus sexuels dans l’institution Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), les cas similaires se multiplient, sur fond de libération de la parole des anciens élèves.

Une trentaine de personnes y racontent les violences commises par des enseignants ou des prêtres de l’Institut Saint-Dominique entre humiliations fréquentes et violences sexuelles. Ils partagent aussi la peur que leur inspirait le fameux « Cheval ».

Coups de fouet avec une ceinture, gifles, « torture »… Peu de temps après la médiatisation autour des violences au sein de l’institut Notre-Dame de Bétharram, une affaire similaire éclate dans le département voisin des Hautes-Pyrénées. Trois plaintes ont été déposées par des anciens élèves notamment pour viols et violences physiques et sexuelles.

Dix témoignages recueillis par l’AFP font état de coups de fouet, de poing, ou encore de gifles tellement fortes qu’elles projettent à terre. Un collectif d’une cinquantaine de personnes disant avoir subi des sévices lors de leur scolarité dans cet établissement qui, selon son site internet, accueille environ 700 enfants, de la maternelle à la terminale, réfléchit également à une action en justice. Les membres de ce collectif décrivent des violences physiques quotidiennes dans l’établissement, à des périodes de scolarité différentes.

« Les faits auxquels vous faites allusion se sont produits il y a plus de 30 ans. La direction de Notre-Dame de-Garaison ne conteste pas que certains encadrants aient pu avoir recours à des châtiments corporels, par le passé. Dès que ces faits ont été portés à sa connaissance, elle s’est séparée des encadrants qui avaient recours à ces méthodes. Aujourd’hui, la direction de l’établissement et son corps enseignant proscrivent totalement le recours aux châtiments corporels, sous quelque nature que ce soit », répond la direction de l’établissement à RTL. Toutefois, ces violences semblent se poursuivre, selon des élèves scolarisés dans les années 2010 à Garaison.

La médiatisation de l’affaire Bétharram fait des émules en Haute-Savoie. Une dizaine d’anciens élèves de Sainte-Croix des Neiges (Haute-Savoie), un établissement privé, dénoncent des agressions physiques ou sexuelles survenues entre 1960 et 1990.

Là aussi, c’est dans un groupe de discussions sur les réseaux sociaux que les langues se délient. « Nuits passées au coin debout face contre le mur, les mains dans le dos dans la cage d’escalier du chalet, les brimades au réfectoire… Sans parler des visites du chef de maison dans les douches », « J’ai dormi pendant un mois dans un couloir, avec interdiction à quiconque de m’adresser la parole. À l’époque, c’était un internat non-mixte, peu de contact avec la famille, avec l’extérieur… Un huis clos bien gardé », font partie des témoignages récoltés par France 3 dans ce groupe.

Les témoignages mettent en cause un surveillant et un prêtre aujourd’hui décédés. Au total, 14 victimes potentielles ont été recensées. Un signalement a été effectué par la Direction diocésaine de l’enseignement catholique de Haute-Savoie auprès du procureur de la République de Thonon-les-Bains.

La direction du diocèse explique soutenir les victimes dans leurs prises de parole. « Nous condamnons fermement ces violences du passé qui nous révoltent. Ces actes sont une trahison inacceptable de notre mission éducative (…) Nous exprimons notre soutien à toutes les victimes. Nous savons l’impact profond et durable de leurs traumatismes, mais il est important que la parole se libère ».

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