« Je fais comme si c’était le dernier jour »

Au moment de faire les présentations, la multiplicité des sports pratiqués par Léopold, 10 ans, n’est pas sans rappeler celle de Bixente Lizarazu, 54 ans. « T’es un mini moi », lui glisse l’ancien footballeur, le sourire jusqu’aux oreilles. Pendant une heure, celui qui est devenu consultant, pour L’Équipe et chez Franceinfo, ainsi que commentateur, sur TF1, a conversé avec huit lecteurs de Ouest-France, à l’occasion de la sortie de son livre Vivre de sports pour rester en forme, publié chez Flammarion et co-écrit avec Clément Commolet, journaliste à Ouest-France. Un moment de partage riche, et truffé d’anecdotes.

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Leopold Guyomarc’h (10 ans, Saint-Pol-de-Léon) : Vous souvenez-vous de vos émotions lorsque vous avez remporté la Coupe du monde et la Ligue des champions ?

J’avais l’impression d’être le roi du monde. Il n’y a rien de plus extraordinaire que de remporter la Coupe du monde dans son pays. Et pour moi, c’était aussi très important de soulever la Ligue des champions avec le Bayern Munich. C’était un aboutissement, la plus belle des compétitions de clubs. Après 1998 (Mondial), 2000 (Euro) et 2001 (Ligue des champions), je me suis enfin dit que ça commençait à devenir pas mal.

Guillaume Bourdois (35 ans, Rennes) : Est ce difficile de continuer à se motiver après avoir remporté tout cela ?

Ça peut l’être… Mais pour moi, ça ne l’a pas été. Avant le Mondial, j’ai eu une période difficile, une pubalgie. J’en ai beaucoup souffert, je me suis remis en question pour essayer de trouver des solutions, me soigner. Du coup, j’avais la dalle. Ça ne me suffisait pas d’être simplement champion du monde, je voulais également gagner des titres en club. Quand je suis rentré après le Mondial, le Bayern m’a dit : « On est fier que tu sois champion du monde, mais maintenant, on veut que tu nous fasses gagner des titres et la Ligue des champions. » Le message était clair. Et puis, je suis resté à Bordeaux jusqu’à l’âge de 27 ans. La période où j’ai gagné tous mes titres, c’était après 27 ans, avec l’arrivée au Bayern et l’équipe de France. La Coupe du monde n’était pas une finalité, j’avais encore beaucoup de choses à réaliser.

Virginie Caruso (47 ans, Saint-Aubin-du-Cormier) : Cet esprit de compétition, c’est votre carrière de footballeur professionnel qui vous l’a inculqué ou c’est un trait de caractère inné ?

C’est mon trait de caractère. J’étais comme ça quand j’étais petit, dans tous les sports : je voulais tout le temps gagner, je pleurais si ce n’était pas le cas… Je faisais du tennis et ça m’est arrivé de jeter ma raquette d’énervement sur mon partenaire. Mais c’était un détail, j’adorais faire du sport, j’étais heureux. Je voyais que mes copains voulaient m’avoir dans leur équipe. Je trouvais que c’était chouette : ils voulaient tous être amis avec moi. Mais perdre créait en moi une envie de revanche, et une envie d’y revenir pour gagner. C’était naturellement et je l’ai développé en faisant du sport professionnel.

« On ne sait rien du corps, on ne nous l’apprend pas à l’école »

Virginie Caruso : Peut-on faire du sport professionnel sans avoir cet esprit de compétition inné ?

C’est tout le thème de ce livre. Il y a deux choses : le sport de compétition, de haut niveau, et le sport loisir, santé et social. C’est ce que j’essaie de développer. C’est génial de faire de la compétition, j’ai vécu des émotions complètement folles, mais je trouve que l’approche du sport que je développe dans ce livre est beaucoup plus sereine, moins binaire. La compétition : tu gagnes ou tu perds, tu es Dieu ou tu es nul. Là, on est dans une approche durable, où on essaie d’être dans la variété, faire des sports différents pour ne jamais être dans une routine. Le sport a plein de vertus. La compétition, c’est simplement un développement du sport, mais il y a plein d’autres choses qui sont positives physiquement et mentalement. Moi, j’essaie de me désintoxiquer de l’esprit de compétition, de ne plus péter un câble quand un mec me double à vélo (rires).

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Fabien Rétif (36 ans, Cholet) : dans le livre, vous dites vouloir militer pour davantage de sport à l’école et travailler sur l’éducation par le sport. Quelle forme est-ce que ça prend ? Démarchez-vous, avec d’autres athlètes, les politiques, le ministère des Sports, pour réellement mettre le sport au cœur de la jeunesse ?

Je milite par le message qu’il y a dans…

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