Jean-Baptiste Elias dénonce la vulnérabilité des lanceurs d’alerte – La Nouvelle Tribune

A l’instar des autres pays africains, le Bénin a célébré ce 11 juillet la Journée africaine de lutte contre la corruption. C’est l’occasion pour les acteurs engagés dans cette lutte de faire le point sur la situation de la corruption au Bénin. Ainsi, le président du Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac) Jean-Baptiste Elias, en lien avec le thème retenu cette année a dénoncé la vulnérabilité des lanceurs d’alerte.

Le thème de cette année s’intitule « la protection des lanceurs d’alerte ». Malheureusement, selon Jean-Baptiste Elias, c’est un vide qui s’observe en matière de protection des lanceurs d’alerte au Bénin. En effet, ce sont les articles 31, 32, 33, 34, 35 et 36 de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin qui avait prévu la protection des lanceurs d’alerte et un décret avait été pris en 2013 pour confirmer la protection des dénonciateurs, des témoins et autres lanceurs d’alerte. Mais en 2020, cette loi a été abrogée. « Le décret d’application, à mon humble avis, n’est plus valable puisque le décret d’application d’une loi ne peut plus continuer à exister quand la loi est abrogée. De ce point de vue, nous avons un vide », informe l’ex-président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc).

Il urge de combler ce vide, en prenant des dispositions législatives pour protéger les lanceurs d’alerte. Et pour cela, il faut rétablir selon Jean Baptiste Elias la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin qui a tout prévu en son temps. Ensuite, il faut donner les moyens nécessaires à la structure nationale de lutte contre la corruption pour qu’elle puisse bien travailler et que la Société civile soit associée puisque dans les trois textes que le Bénin a signés et ratifiés, il est prévu la collaboration entre les structures étatiques, les structures de la Société civile et le secteur privé pour lutter efficacement contre la corruption. Il s’agit de la Conventions des Nations- Unies contre la corruption, la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et le Protocole de la Cedeao sur la prévention et la lutte contre la corruption.

Par ailleurs, le président du Fonac propose une relecture de l’article 550 du code numérique qui porte sur le « harcèlement par le biais d’une communication électronique » et prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement et/ou des amendes allant jusqu’à dix millions de francs CFA, pour permettre que les médias fassent leur travail et que les citoyens qui ont des informations puissent les dénoncer comme c’est prévu pour une lutte efficace contre la corruption.

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