Les 47 ans d’apostolat du Père Jean Costes, curé de la paroisse, sont sur le point de prend fin.
Il avait été ordonné prêtre en 1978 à la cathédrale de Lodève. « Mon père était un paysan du Larzac et ma mère native de Lodève, raconte-t-il. C’est pourquoi j’ai choisi Lodève, où ma famille était proche. » Son premier poste sera Clermont-l’Hérault, à l’aumônerie des jeunes. « Nous étions une équipe de trois prêtres, se souvient-il. J’y suis resté 14 ans, et Monseigneur l’évêque m’a proposé de partir au Mali. Je suis arrivé en mai 1992, au sud de Bamako, dans la paroisse d’Ouelessebougou. J’ai commencé par entrer dans une école de langue, dirigée par les Pères Blancs, pour apprendre le bambara. Je me suis immédiatement habitué à cette vie de brousse sans électricité, où seule l’énergie solaire était disponible. Un château d’eau était alimenté par un forage. Je me suis habitué très vite à leur nourriture, qui, de temps en temps, me manque aujourd’hui. »
Le père Jean avait la charge de 70 villages : il visitait les habitants, était aumônier local et national de la Jeunesse agricole chrétienne, pour laquelle il faisait de l’alphabétisation et de la formation des jeunes. Il s’est également occupé de trouver des financements pour la création d’une dizaine de jardins collectifs. Il a créé une coopérative agricole afin d’acquérir une batteuse et un grenier à mil. « Ce fut une période très enrichissante, raconte-t-il. Ces gens étaient très attachants et reconnaissants. Les fêtes religieuses étaient très suivies et très festives, avec toujours des danses et de la musique. Pour les fêtes chrétiennes et musulmanes, chacun se visitait. Il n’y avait pas de télé, on passait les soirées à discuter. »
En 2000, le père Jean est rentré en France. Après une année quasi sabbatique, il est resté six ans à Murviel-lès-Béziers, où il officiait dans 19 villages, puis huit ans à Pézenas, dans 14 villages. En septembre 2016, il est nommé à Sérignan, où il officie à Sauvian, Valras, Vendres, Villeneuve, Cers et Portiragnes. Aujourd’hui, à 74 ans, fatigué, il a demandé à l’archevêque la permission de prendre sa retraite anticipée au Caylar, ce qu’il fera à la fin de l’été. Il pourra enfin profiter de sa famille, retrouver ses amis et partir pour de longues balades à vélo à assistance électrique.
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