JO de Paris 2024 : la délégation israélienne sous très haute surveillance, premier test ce mercredi

Le spectre de l’attentat des JO de Munich en 1972 lorsqu’un commando palestinien baptisé « Septembre noir » avait pris en otage des membres de la délégation israélienne dans le village olympique (onze d’entre eux avaient été tués) continue de hanter l’Etat hébreu. Pour éviter une nouvelle tuerie, le Shin Beth, le service de sécurité chargé de la lutte antiterroriste et de la protection des personnalités et groupes officiels à l’étranger, ne va pas lésiner sur les moyens. Son budget consacré à la protection des 87 athlètes et des autres membres de la délégation israélienne a été doublé, sans que son montant soit révélé.

Les JO de Paris se déroulent sous une tension maximale. Pour la première fois, les compétitions ont lieu alors qu’Israël est en guerre dans la bande de Gaza , à la suite de massacres perpétrés le 7 octobre par le Hamas dans le sud du pays. Ce conflit a suscité des vagues de protestations dans le monde, notamment de la part de mouvements pro palestiniens. « Il s’agit d’une occasion en or pour des organisations terroristes qui veulent s’en prendre à nous », souligne un responsable du Shin Beth. Ce service redoute des provocations, des agressions dans les rues, voire des attentats. « Chaque membre de la délégation aura droit à une protection au plus haut niveau », a assuré Eytan Ben David, un chef de service du Shin Beth, tandis que le gouvernement français promet une sécurité renforcée du GIGN pour les athlètes israéliens, « 24 heures sur 24 ».

« Porter la flamme »

« Depuis l’attaque haineuse de Munich, il y a toujours eu des mesures spéciales prises pour les athlètes israéliens », a souligné Thomas Bach, le président du CIO. Ynet, le site d’informations israélien le plus populaire, n’a pas manqué de rappeler que Paris a été la cible de 12 attentats entre 2012 et 2023, dont certains avaient un caractère antisémite, tout en soulignant les risques pour la sécurité pris par la tenue de la cérémonie d’ouverture sur la Seine. L’ensemble des responsables du Shin Beth cités par les médias se sont toutefois félicités de l’étroite collaboration avec l’ensemble des services de sécurité français contrairement à ce qui s’était passé à Munich auprès des organes de sécurité allemand.

A ce propos, une cérémonie du souvenir aura lieu pour célébrer le souvenir des victimes de l’attaque lors des JO de 1972. « Il semble que rien n’a changé depuis 52 ans. Nous continuons à porter la flamme de génération en génération », a affirmé Yael Arad. Elle faisait ainsi allusion aux 120 otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. « Nous pensions qu’au moment des Jeux de Paris, les otages seraient enfin revenus chez eux, ce n’est pas le cas. Mais cela va donner beaucoup de force et de motivation à nos sportifs pour représenter Israël et le peuple juif », a ajouté cette ancienne judoka, qui a remporté la première médaillée olympique de l’Etat hébreu, lors des JO de 1992 à Barcelone .

Selon elle, la meilleure réplique à des manifestations, des huées dans public est « de les ignorer ». Yael Arad a également assuré que les sportifs israéliens respecteront « scrupuleusement » les directives du comité olympique en s’abstenant de toute déclaration à caractère politique, y compris le port d’un pin jaune en signe de solidarité avec les otages , durant les compétitions ou sur les podiums. Les supporters israéliens ont aussi été appelés à faire preuve de la plus grande discrétion. Il leur est par exemple déconseillé de brandir le drapeau de leur pays bleu et blanc frappé de l’étoile de David à l’extérieur des sites de compétition.

Un premier test grandeur nature aura lieu ce mercredi, deux jours avant la cérémonie d’ouverture des JO , à l’occasion de la phase des éliminatoires de la compétition de football chez les hommes. Un match oppose au Parc des Princes, Israël au Mali, un pays à majorité musulmane, qui n’entretient aucune relation diplomatique avec l’Etat hébreu. En cas de qualification, des rencontres auront ensuite lieu à Marseille.