Philippe Roudeillat
Publié le
À 29 ans, Jérémy Keryhuel est un sportif heureux. Il vient de décrocher une place pour les Jeux olympiques de Paris, à l’été 2024. Lui qui s’entraîne à l’US Pecq escrime depuis 2000, l’année de son installation au Pecq (Yvelines), intégrera la délégation de la Côte d’Ivoire. Né d’un père breton et d’une mère ivoirienne, le fleurettiste a la double nationalité.
Sa qualification, il est allé la chercher à Alger (Algérie), le samedi 27 avril 2024, lors du tournoi de qualification olympique (TQO) de la zone Afrique, qu’il a remporté. « Je me suis imaginé plein de fois me qualifier aux Jeux, explique-t-il. Après, comme j’ai eu des soucis de blessures et de fédération, je savais qu’il fallait que j’aille chercher ma place par le TQO, car je ne pouvais pas me qualifier directement via le classement mondial. »
« La journée s’est tellement bien passée que je ne pensais plus aux possibilités de qualification à la fin. Du coup, quand il y a eu la victoire, j’étais super content. Dans l’euphorie, c’était comme si j’avais gagné une compétition comme les autres. »
Un rêve depuis son adolescence
C’est seulement maintenant que, petit à petit, Jérémy Keryhuel commence à réaliser pleinement la formidable aventure qu’il s’apprête à vivre. Un rêve installé dans un coin de sa tête depuis son adolescence et qu’il n’avait pas réussi à concrétiser pour les Jeux olympiques de 2021, à Tokyo (Japon).
L’escrimeur fera son entrée dans la compétition le lundi 29 juillet 2024 au Grand Palais. Peut-il décrocher une médaille ?
« La pression, je ne l’ai pas du tout pour le moment. J’ai encore du mal à me projeter sur le jour de la compétition. C’est pour ça que je vais entamer la préparation très tôt. »
« Sur un bon jour, je peux embêter les meilleurs »
Comme tout compétiteur, Jérémy Keryhuel part avec l’idée de marquer ce grand rendez-vous planétaire. « Je suis loin d’être dans les favoris, mais cette compétition est très particulière, car elle se passe sur une seule journée. On y voit toujours des surprises. »
« J’ai confiance en mon niveau et je sais que, sur un bon jour, je peux embêter les meilleurs internationaux. Eux, ils auront tout à perdre, alors que moi, je n’ai rien à perdre. Je me prépare pour aller chercher une médaille. »
C’est en 2017 que Jérémy Keryhue a fait le choix de répondre favorablement aux sollicitations de la sélection nationale de la Côte d’Ivoire, qui l’avait approché dès 2010. Il rejoindra tous les autres athlètes du pays qualifiés le 11 juin 2024 à Abidjan.
Être un exemple pour d’autres sportifs binationaux
Au-delà de la performance sportive, sa participation aux JO Paris 2024 revêt un caractère hautement symbolique. « Il y a tout à faire au niveau de l’escrime, précise Jérémy Keryhuel. Le fait d’être la tête de proue de l’escrime ivoirienne, c’est quelque chose d’énorme. »
« Je ne suis pas juste un athlète qui fait partie d’une équipe comme cela pourrait l’être en France, souligne encore l’escrimeur. Je sens que je peux totalement lancer cet engouement pour le sport, pour l’escrime et peut-être attirer d’autres binationaux, dans d’autres sports, à faire ce choix. De revenir un peu aux sources et de représenter leurs racines africaines. »
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