João Lourenço promet le nom d’un futur médiateur pour la RDC – DW – 24/03/2025

Aux commandes de la présidence tournante de l’Union africaine depuis février dernier, le président angolais João Lourenço envisage entreprendre des « démarches nécessaire » avec l’Union africaine.

L’objectif étant de « trouver le pays dont le chef de l’Etat » prendra en charge la médiation du conflit entre la RDC et le Rwanda, a-t-il souligné dans un communiqué. 

Mais pour le politologue congolais Bob Kabamba, la mission s’annonce délicate pour la prochaine médiation :

« Il y a d’abord une non-définition des rôles de cette médiation. On ne sait pas très bien ce que cette médiation va faire. Si elle sera sous la conduite des trois facilitateurs. La répartition des rôles n’est pas claire. La question du financement est aussi importante. L’Angola a énormément dépensé et je ne vois pas d’autre pays capable de mettre la main à la poche pour financer la médiation », a-t-il annoncé.

Le président angolais déçu

Le processus de paix en RDC a tant coûté à l’Angola aussi bien sur le plan politique que sur le plan financier. Mais malgré son investissement, la médiation angolaise a voué à l’échec. Les parties en conflits se sont montrées moins impliquées pour le dénouement de la crise.

Plusieurs facteurs seraient à l’origine de l’échec de la médiation angolaise et en particulier le camouflet de la réunion au Qatar, le 18 mars dernier.

Mais il y a aussi la nouvelle fonction de João Lourenço, en tant que président en exercice de l’Union africaine, qui ne lui permet pas d’être juge et partie dans le conflit, selon l’ancien ambassadeur de RDC à Kigali, Alain André Atundu : 

« En tant que président de l’UA, João Lourenço est le juge de toutes les initiatives africaines. S’il fait partie de cette initiative africaine, alors il risque d’être suspecté moralement de privilégier ses points de vue. C’est une sorte d’incompatibilité morale », a t-il expliqué

Les causes profondes de la crise

La médiation est certes importante afin de dénouer la crise en RDC. Mais la médiation, quelle qu’elle soit, devrait aussi se pencher sur la situation interne congolaise.

C’est l’avis de l’ancien député national Jean-Baptiste Kasekwe. Il est actuellement secrétaire général-adjoint de l’Ecide, parti membre de la coalition Lamuka. « Pour résoudre cette crise politique de manière durable, il faut considérer toutes les composantes politiques dont les frustrations sont majeures« , a-t-il expliqué

L’Initiative de la Cenco, La Conférence épiscopale nationale du Congo a proposé une approche globale incluant toutes les composantes de la vie socio-politique dans le pays.