Élu en décembre sur la promesse d’un redressement économique, le Président John Mahama déroule une politique d’austérité que ne renierait pas son homologue argentin, Javier Milei, avec sa «tronçonneuse» devenue le symbole des politiques d’austérité
Face à une dette devenue insoutenable (8,7 milliards de dollars à rembourser d’ici 2028) et une économie sous perfusion du FMI, le ministre des Finances ghanéen, Cassiel Ato Forson a dévoilé un budget de rigueur, mêlant coupes drastiques, suppressions d’impôts et réformes structurelles.
«L’état de l’économie reflète une détresse profonde, plombée par une dette insoutenable, une mauvaise gestion et un manque de responsabilité», concède le ministre devant le Parlement à la présentation du projet de Budget, mardi 11 mars. Une charge d’une rare violence pour marquer la rupture avec la gestion du précédent exécutif et justifier la «thérapie de choc» qu’il entend prescrire aux Ghanéens.
La première mesure symbolique concerne le train de vie de l’Etat et le gaspillage de deniers publics. Ainsi, le nombre de ministères a été réduit à 23 contre 30 auparavant et le gouvernement sera aminci pour porter le nombre de ministres à 60, soit 28 de moins que dans l’administration précédente. Mais ce chiffre reste excessif au regard des pays comparables. Par ailleurs plusieurs programmes budgétivore et «inutiles», notamment YouStart, One District One Factory et GhanaCARES passent à la trappe.
Désormais, audit pour les dettes et engagements financiers de l’Etat
L’argentier ghanéen a insisté sur la nécessité d’un contrôle rigoureux des finances publiques : les dettes et engagements financiers de l’Etat feront désormais l’objet d’un audit et d’une validation avant tout paiement, promet le ministre. Cette rigueur est d’autant plus urgente que l’Etat accumule les impayés : 1,73 milliard de dollars aux producteurs d’électricité indépendants, 4,4 milliards de dollars à la Compagnie nationale d’électricité, et 32 milliards de cedis à l’organisme de gestion de la filière cacao, Cocobod.
Le ministre annonce également une loi pour réformer en profondeur de l’administration fiscale, la «Revenue Administration Act», avec l’objectif d’améliorer l’efficacité de la collecte et d’accroître de 2% les recettes de l’Etat.
Aux ménages qui s’apprêtent à des sacrifices, le ministre de Finances s’est engagé à supprimer plusieurs impôts impopulaires, notamment la taxe controversée sur les transactions électroniques, la taxe sur les paris, ainsi que la taxe Covid-19.
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