Vous êtes en tournée avec un double album. Est-ce un clin d’œil au groupe Grateful Dead ? Comment l’idée du titre est-elle née ?
Pendant les 20 dernières années, j’ai joué occasionnellement avec mon ami (maintenant décédé) Phil Lesh – bassiste des Grateful Dead. Je suis devenu très familier avec toutes leurs chansons et j’aime particulièrement Uncle John’s Band. Nous avons décidé de l’enregistrer et quelqu’un a pensé que ce serait amusant d’utiliser cela comme titre d’album parce que c’est mon groupe et mon nom est John. Mais il ne fait référence aux Dead que dans ce cas-là donc pas beaucoup plus qu’un petit clin d’œil. »
Parlez-nous des deux autres musiciens qui sont les piliers de votre trio.
J’ai joué avec Bill Stewart pendant 35 ans et je pense qu’il est l’un des plus grands batteurs de jazz de l’histoire – un musicien incroyable. Sa contribution à mon évolution musicale a été considérable. Plus récemment, j’ai commencé à jouer avec Vicente Archer et il est fantastique. Il a un grand sens du groove, il swingue comme un fou, il peut jouer du bebop et est très bon en free jazz aussi. Il est parfait pour le groupe. Et nous sommes de grands amis. Nous voyageons bien ensemble, travaillons en collaboration et c’est un plaisir de passer du temps avec eux.
Dans votre carrière, ce disque est le premier double album. L’idée d’un double n’est jamais venue plus tôt ?
Le label ECM n’a aucun problème à sortir un double album. Alors que mes précédentes maisons d’enregistrement ont été méfiantes. D’autres labels ont toujours semblé motivés par les marges de profit. C’était génial d’avoir toute la musique que nous avons enregistrée sur un album en une fois et de ne pas avoir à décider quelles chansons laisser de côté. Nous enregistrons toujours plus que ce dont nous avons besoin et, dans ce cas, je pense que tout a fonctionné.
Guitare, basse, batterie, c’est la formule magique pour vous ?
J’adore jouer en trio… C’est un challenge car vous n’avez pas de claviers pour vous soutenir harmonieusement. Dernièrement, j’ai davantage utilisé les effets harmonieux des cordes de la guitare. J’aime aussi jouer avec un clavier dans le groupe et je prévois de le faire plus tard cette année – Quatuor d’été en Europe avec John Medeski et quatuor d’automne aux États-Unis avec Gerald Clayton.
Dans votre parcours, avant le jazz, il y a eu le rock. Un passage obligé ?
Comme beaucoup de jeunes, j’ai commencé avec la musique pop et j’aimais vraiment le rhythm and blues et le rock et je les aime toujours. J’utilise beaucoup de techniques de guitare rock dans mon jeu… Pourquoi pas ? La vérité, c’est que j’aime toutes sortes de musiques et au cours de ma carrière, ces influences apparaissent. »
Au début des années 80, votre rencontre avec Miles Davis a-t-elle été un tremplin décisif ?
Jouer avec Miles était vraiment important pour moi, tant sur le plan musical que professionnel. J’étais un grand fan de Miles Davis et le fait de faire partie de son groupe pendant trois ans et demi a eu une influence énorme sur moi.
Qu’avez-vous appris de lui ?
J’ai joué du jazz pendant un certain temps avant de rencontrer Miles, mais jouer avec lui tous les soirs et entendre comment il abordait la musique et devoir jouer mes propres solos après lui était une grande expérience d’apprentissage. Un baptême du feu ! Et le simple fait de parler musique avec lui, c’était génial.
Vous arrivez en tournée en France. Parlez-nous du rapport du public français avec le jazz.
La France a toujours aimé le jazz et je crois que cet amour se poursuit aujourd’hui. Cette tendance est plus prononcée en Europe que dans certains coins des États-Unis.
La légende raconte que vous avez décidé de vous tourner vers le jazz après avoir vu un concert de Jimi Hendrix…
À la fin des années 60, j’étudiais le jazz avec un professeur de guitare et j’écoutais beaucoup de disques de jazz mais j’aimais toujours le blues et le Rhythm & Blues. En 1967 j’ai vu le Jimi Hendrix Experience. J’imagine que ça m’a vraiment bouleversé, pour ainsi dire. J’ai compris que je ne serai jamais capable de me rapprocher de ce qu’il avait fait, alors j’ai décidé de me consacrer uniquement au jazz.
John Scofield Trio, Jazz à Pau, Place du Foirail, Vendredi 11 et samedi 12 avril, concerts à 20 heures. Renseignements et réservations : par Internet : https://eboutique.pau-pyrenees.com/
Au guichet de l’office de tourisme ; À la borne du Foirail ; À la caisse du soir sur le lieu du concert. Tarif plein : CAT A, 35 € ; Tarif réduit : 20 € ; Tarif Jeune*** : 10 €.
Vendredi 11 avril à 19h15 sous la coupole du Foirail : avant-Scène Jazz du conservatoire avec le Savoy Combo. Événement ! Samedi 12 avril à 17h30 : 1re française du film Inside Scofield en présence de l’artiste dans le cadre du Before du festival Rock This Town. Billetterie Méliès. Tarif préférentiel pour les détenteurs de billets du concert. https://www.scofilm.com/
Samedi 12 avril à 11h à la médiathèque Labarrère : La guitare dans le jazz, conférence de Pierre Henri-Ardonceau.
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