Jordan Loyd revient en forme, Monaco reprend espoir

« Ce match va avoir le goût du sang »: Sasa Obradovic, sans filtre lorsqu’il évoque la 3e manche des quarts de finale de l’Euroligue opposant Monaco à Fenerbahçe, à Istanbul mercredi soir, compte sur l’apport de Jordan Loyd, remis de ses blessures.

Le tir à trois points de l’Américain, qui a donné la victoire à Monaco vendredi dernier dans la deuxième rencontre de la série disputée au meilleur des cinq matches (93-88)  et permis à la Roca Team d’égaliser à une victoire partout, n’a pas surpris les fans monégasques. Il ressemblait trait pour trait à celui qui leur avait permis, la saison dernière, de décrocher le titre de champion de France.

« Au-delà de ce panier, il y a un état d’esprit et une positivité qu’il apporte », assure le pivot Mama Jaitey. « C’est un leader, ajoute-t-il, il veut gagner et sait comment gagner, on a besoin de ça. »

A 30 ans, Loyd est un meneur qui sait prendre ses responsabilités, et son palmarès est éloquent: champion NBA avec les Toronto Raptors en 2019 (sans jouer en play-offs), vainqueur de la Ligue adriatique avec l’Étoile Rouge de Belgrade en 2021, du championnat de Russie avec Saint-Pétersbourg en 2022, du championnat de France en 2023.

Pourtant, cette saison a été compliquée pour lui. Opéré du dos l’été dernier aux Etats-Unis, il a mis très longtemps à se rétablir et n’a participé au final qu’à 15 des 34 rencontres d’Euroligue disputées par son club depuis le début de la saison.

A chaque fois, son entraîneur, Sasa Obradovic, qui l’a connu à Belgrade et l’a fait venir sur le Rocher la saison dernière, s’est lamenté des absences de son joueur le plus sûr.

Car Obradovic adore Loyd. Il aime son caractère, son attention, sa discipline, sa confiance. « C’est un leader par son comportement, explique le coach serbe. Il influence les autres par son exemplarité et son comportement sur le terrain. »

« C’est un champion, renchérit Mama Jaiteh. Malgré une année extrêmement difficile, il a toujours été impliqué au sein de l’équipe, même hors du terrain. »

L’autre star monégasque, Mike James, loue un « mec très positif ».

– James: « Cela m’enlève de la pression » –

Comme Obradovic, James apprécie le retour de son acolyte. Au-delà du « très bon shooter », Loyd est, selon lui, « l’un des meilleurs et apporte beaucoup à l’équipe ».

« Son expérience, sa capacité à jouer et à prendre le jeu en main sont une grande aide pour moi, insiste-t-il. Cela m’enlève de la pression. C’est très appréciable. Je suis content de son retour et qu’il joue, parce que toute l’année, il y a eu beaucoup de matches où j’étais vraiment fatigué. »

Mercredi à Istanbul, la maîtrise de Loyd sera donc la bienvenue, d’autant que, pour la première fois depuis longtemps, il n’alterne plus ses passages sur le terrain avec des séances de kiné.

« Il est en forme, se réjouit Obradovic. Mais on ne peut pas tourner un bouton et lui demander tout de suite d’avoir le niveau qui était le sien avant sa blessure. Mais même dans ces conditions, il a déjà fait beaucoup de bonnes choses. »

Le coach serbe compte donc le protéger, dans ce match qui « va avoir le goût du sang », qui sera « très physique », où il faudra « contrôler ses émotions », même si c’est « facile à dire, moins à faire dans ce genre d’atmosphère, très agressive sur et en dehors du terrain, comme à Tel Aviv l’an dernier ».

« Jordan ne peut être à son meilleur niveau de façon constante, analyse Obradovic. Il n’en a pas la capacité en raison de son manque de rythme. Je dois donc l’utiliser sur ce qu’il est capable de faire, et faire en sorte qu’il ne surjoue ou ne déjoue pas. Tout le monde doit le comprendre, même lui. »

Pourtant, le collectif entier compte sur lui. A l’image de Jaiteh, qui conclut: « Il nous a déjà portés. Il va continuer à nous porter. Il a ça en lui. Il n’y a pas de doute: on a besoin de son leadership indépendamment de ses prestations personnelles. »

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