Journée du Niger à la Semaine Nationale de la Culture, Bobo 2024 : Des moments festifs et une fenêtre ouverte sur le riche patrimoine culturel nigérien

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Le 30 avril, quatrième jour de la Semaine Nationale de la Culture (SNC), a été consacré au Niger, pays invité d’honneur de cette biennale. Les stands de la délégation nigérienne sur le site de la SNC au secteur 22 et au village artisanal de Bobo Dioulasso où est installé le village des communautés ont reçu lors de cette journée la visite des officiels, mais aussi d’un nombre plus important de visiteurs et acheteurs. Parmi les autorités, il y avait le président de l’assemblée législative de transition du Burkina Faso, M. Ousmane Bougouma, accompagné des membres de l’institution, le ministre burkibabè en charge de la Culture, M. Jean Emmanuel Ouedraogo qui était avec son homologue nigérien, le Colonel-Major Abdourahmane Amadou conduisant la délégation du Niger dans la cité de Sya.

Au site de la SNC où se tient la foire commerciale et artisanale, les autorités ont visité les différents stands d’exposition vente où les participants venus de plusieurs pays proposent une diversité de produits de l’artisanat, du secteur agro-alimentaire, et aussi manufacturés. Les stands de la délégation du Niger ont reçu la visite des autorités qui ont apprécié la qualité des produits en exposition vente, dont l’artisanat nigérien à travers la gainerie, la bijouterie, la vannerie, la maroquinerie, le textile, la céramique, la cordonnerie, tapisserie et le tissage.

Visite des officiels sur un des stands du Niger sur le site de la SNC

À l’issue de la visite sur le site de la SNC, le président de l’assemblée législative de transition du Burkina Faso M. Ousmane Bougouma a exprimé sa satisfaction pour la découverte et les constats qu’il a faits. « Nous avons eu l’occasion de visiter les stands où il y a environ 600 exposants qui viennent de divers pays. Nous avons vu que le Niger, est venu avec une forte délégation et c’est le lieu ici pour moi de saluer le ministre de la Culture et le peuple frère du Niger qui se sont beaucoup mobilisés et qui sont à nos côtés pour la réussite de la Semaine nationale de la culture », a-t-il déclaré. Aussi, M. Ousmane Bougouma a salué le savoir-faire des artisans, dont des personnes handicapées qui font un travail formidable, notamment le tissage des chaises avec un design très attractif, soulignant qu’il y a une richesse culturelle à faire valoir. « Nous avons aussi remarqué qu’au niveau des exposants du Niger, il y a des similitudes dans la manière de fabrication des chaussures, du travail de cuir, qui nous rappelle ce que les gens font au niveau de Kaya (au Burkina Faso). Ce qui veut dire qu’il y a une similitude culturelle, ce sont des peuples frères, et c’est le lieu ici pour moi de saluer l’idée de rapprochement qu’il y a au niveau de l’AES, et d’encourager l’approfondissement de rapprochement des peuples », a ajouté M. Ousmane Bougouma. « C’est ainsi que nous allons pouvoir bâtir un monde beaucoup plus paisible et un monde prospère », a affirmé le président de l’assemblée législative de transition du Burkina Faso.

Fête au village de la communauté nigérienne

La suite de la journée du Niger à la 21ème édition de la Semaine Nationale de la Culture a été très festive au village des communautés, installé au sein du village artisanal de Bobo. Ce cadre initié à l’occasion de cet événement sert de vitrine de promotion des expressions et identités culturelles à l’ensemble des communautés africaines (les burkinabè et les étrangers) vivant au Burkina Faso. 45 communautés sont représentées sur ce site dont 31 du Burkina et 14 des pays étrangers. Le Niger pays invité d’honneur à cette 21ème édition de la Semaine Nationale de la Culture est bien présent au sein du village avec une exposition d’éléments de l’artisanat nigérien, dont les tenues traditionnelles, les bijoux, des produits alimentaires comme les épices, des mets traditionnels, de l’encens, etc.

Présentation des mets nigériens aux Officiels

À leur entrée, le ministre de la Jeunesse, de la culture, des arts et des sports du Niger, le Colonel Major, Abdourahmane Amadou et les membres de sa délégation ainsi que son homologue burkinabè, M. Jean Emmanuel Ouédraogo ont visité le stand réservé à la présentation et à la dégustation des mets traditionnels nigériens : le copto, le dambou, le hamissa, labduru, le fura, le dan waké, le célèbre kilishi, les criquets.

Ensuite, le MC a fait une présentation du Niger à travers sa position géographique, sa population et les différentes ethnies qui la composent dont certaines sont représentées justement par l’habillement des hommes et femmes présents à la soirée.

Prestation du groupe Mamar Kassey

C’est le groupe Mamar kassey de Yacouba Moumouni alias denké denké qui a eu l’honneur et le privilège d’ouvrir la fête avec sa musique tradi-moderne jouée en live. Le groupe a d’abord gratifié le public avec une musique instrumentale faite de belles mélodies de sons de Kalangou, kuntigui, les guitares basse et sèche et bien sûr la flûte instrument de musique qui fait la renommée de Yacouba Moumouni. Avec sa capacité à tenir la scène qui le caractérise, le célèbre flûtiste a joué et chanté sa nouvelle chanson Labou Sanni No et Mossi gaydou, que les mélomanes apprécient bien.

La fête a continué avec la prestation de la troupe Mamaki de Zongo. Les filles et les garçons ont fait monter l’ambiance d’un cran avec leur ballet intitulé « Gollobe Niger » en peul, « Mutanen Niger » en hawsa, et qui porte sur la célébration du mariage, baptême, l’abondance du pâturage ou tout heureux événement comme cette journée du Niger célébrée à la SNC. Drapés de tenues peules, bâtons et gourdes en mains, les artistes ont ainsi offert au public un spectacle époustouflant de chants et de danses par moment acrobatiques au son des ces tam-tam bien connus des amateurs du « ragajayé ».

La troupe Mamaki de Zongo en pleine prestation

La montée de Mamoudou Abdoussalam plus connu sous le nom de Tendiste sur la scène a été un moment d’humour non moins attirant pour le public. Ne pouvant malheureusement utiliser son instrument de musique, le Gurumi du fait d’un problème d’amplificateur de son, l’ancien membre du groupe musical de l’université UAM dans les années 90, a fait contre mauvaise fortune bon cœur, usant de son expérience fruit de sa longue carrière artistique. « Un africain, n’a pas besoin d’instrument de musique pour chanter ou danser », a-t-il lancé, citant le musicologue nigérien, le défunt Dr Maman Garba. Le Tendiste a réussi ainsi à bien égayer les spectateurs qu’il a invité à rythmer de leurs mains sa chanson fétiche intitulée kopto, inspirée par le cousinage à plaisanterie entre les Touareg et les Zarma.

Il y avait également sur la scène, le désormais incontournable groupe Bianou de cette édition de la SNC, dont le seul accoutrement séduit et épate le public de Bobo Dioulasso à chacune de ses apparitions. Comme à leur habitude les hommes d’Agadez ont assuré, déclenchant des cris et des tonnerres d’applaudissements de la part des spectateurs. « Ma soirée est faite », a lancé une dame qui a fait le déplacement du village des communautés pour assister à la prestation de ce groupe.

Le légendaire groupe Bianou d’Agadez en action

La prestation de celle qui est appelée Princesse Seyda, fillette d’environ 7 ans de Bobo Dioulasso, auteure déjà de quelques singles a été un peu la surprise de la soirée, surtout pour les spectateurs qui la découvrent pour la première fois. Habillée en tenue militaire, béret bien fixé sur la tête, du haut de sa petite taille, Princesse Seyda a épaté l’assistance, chantant en play-back une chanson dédiée à la paix et aux dirigeants des pays du Sahel.

Princesse Seyda

Satisfecit des ministres burkinabè et nigériens en charge de la Culture

La journée du Niger pays invité d’honneur de la Semaine Nationale de la Culure (SNC) a été une occasion de réjouissances et de découverte pour les visiteurs des sites où sont installés les stands des participants nigériens à la biennale.

« Nous avons pu apprécier cet après-midi, au village des communautés un échantillon du riche et diversifié patrimoine culturel de ce pays frère, qu’est le Niger. En matière culinaire nous avons le savoir-faire qui nous a été présenté, et juste après nous avons aussi apprécié un échantillon des sonorités inspirées du patrimoine culturel nigérien ; je pense que c’était des moments très enrichissants, très plaisants également », s’est réjoui M. Jean Emmanuel Ouédraogo. Il a saisi l’occasion pour réitérer ses remerciements aux autorités et au peuple du Niger, au ministre de la Culture, aux acteurs de la culture du pays pour la fraternité et l’honneur faits au Burkina Faso en venant à cette 21ème édition de la Semaine Nationale de la Culture.

Remise de cadeau par le ministre de la Culture Abdrahmane Amadou à son homologue du Brukina Faso

Le chef de la délégation nigérienne, le ministre de la Jeunesse, de la culture, des arts et des sports, Colonel Major, Abdourahmane Amadou, a exprimé aussi sa satisfaction. « Nous sommes là en tant que pays invité d’honneur et cette journée est spécialement consacrée au Niger qui a eu l’occasion de montrer son art culinaire dans sa diversité, les prestations de quelques artistes ; nous sommes extrêmement contents de cette invitation », a dit Colonel Major Abdourahmane Amadou.

En guise de geste de reconnaissance et d’estime réciproques, les ministres nigérien et burkinabè de la Culture ont échangé des cadeaux, notamment, une sculpture de chameau aux couleurs du drapeau du Niger et une autre représentant un cheval aux couleurs du drapeau du Burkina Faso.

Souley Moutari, Bobo Dioulasso, envoyé spécial

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