Le président sud-soudanais a procédé au limogeage du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramadan Abdallah Goc, selon un décret présidentiel diffusé mercredi. Goc occupait ce poste depuis environ un an.
Le président sud-soudanais a limogé, mercredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramadan Abdallah Goc, selon un décret présidentiel diffusé par la South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC). Goc occupait ce poste depuis environ un an. Il est remplacé par Semaya Kumba, ex-ambassadeur en Chine et jusque-là vice-ministre des Affaires étrangères.
Ce changement à la tête de la diplomatie sud-soudanaise intervient alors que Juba traverse une crise diplomatique ouverte avec les États-Unis, déclenchée par l’expulsion controversée d’un individu présenté à tort comme un citoyen sud-soudanais.
Le gouvernement sud-soudanais a annoncé mardi 8 avril qu’il autorisera finalement l’entrée de Makula Kintu sur son territoire. Ce dernier avait été refoulé à deux reprises à l’aéroport international de Juba, les 5 et 6 avril, après avoir été déporté des États-Unis.
Le 7 avril, les autorités sud-soudanaises avaient rejeté son admission, affirmant qu’il s’agissait d’un ressortissant congolais originaire du Nord-Kivu et non d’un citoyen sud-soudanais. Kintu aurait tenté d’entrer dans le pays avec les documents d’un certain Nimeri Garang, véritable Sud-Soudanais, ce qui a provoqué un malentendu diplomatique.
Washington a répliqué dès le 8 avril en suspendant la délivrance de visas pour tous les citoyens sud-soudanais. Une mesure qualifiée de « disproportionnée » par Juba, qui affirme avoir déjà facilité le retour de 21 des 23 personnes réclamées par les autorités américaines.
Face à la pression, le gouvernement a annoncé dans un communiqué qu’« afin de préserver les relations amicales avec les États-Unis », Makula Kintu serait autorisé à entrer dans le pays. Il a également indiqué que les autorités aéroportuaires ont reçu l’ordre de faciliter son arrivée « dès demain ».
Ce revirement, perçu comme un geste d’apaisement, n’a toutefois pas effacé les critiques. Le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères a tenu à souligner que les vérifications menées confirmaient initialement que M. Kintu était bien congolais.
Dans un contexte politique déjà tendu par la détention prolongée du premier vice-président Riek Machar, ce différend avec Washington a probablement précipité le départ de Ramadan Abdallah Goc, fragilisé par sa gestion de l’affaire.
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