Judith Godrèche reproche à Emmanuel Macron son soutien envers le président du CNC

Le patron du CNC Dominique Boutonnat a été condamné vendredi 28 juin à trois ans de prison, dont un an ferme, pour agression sexuelle sur son filleul. Les faits se seraient déroulés lors d’un séjour en Grèce en août 2020, alors que son filleul était âgé de 19 ans. Il a annoncé dans la foulée qu’il quittait ses fonctions à la tête de l’institution tout en affirmant sa volonté de faire appel. L’actrice Judith Godrèche, qui avait demandé la mise en retrait de Dominique Boutonnat devant le Sénat en février, reproche au président de la République et au gouvernement de lui avoir apporté leur soutien «jusqu’au verdict».

«Après la plainte de son filleul, Emmanuel Macron avait reconduit dans ses fonctions le président du CNC, malgré les courriers des syndicats, de collectifs, d’associations», a rappelé l’actrice dans une story publiée sur son compte Instagram. Nommé en 2019 par le chef de l’État, Dominique Boutonnat a été reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de trois ans en juillet 2022, plus d’un an après sa mise en examen en février 2021 dans cette affaire.

L’actrice, qui est à l’initiative de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles au cinéma, s’en est également prise à la ministre de la Culture Rachida Dati : «Puis, en mai 2024, au festival de Cannes, Rachida Dati, qui dit pourtant se positionner du côté des victimes, a rendu hommage au président du CNC, devant un parterre de professionnels. Une fois de plus, le déni, l’entre-soi». Rachida Dati avait remercié publiquement Dominique Boutonnat pour « son travail excellent en faveur du Centre national du cinéma», comme le rapportait Télérama .

« Le président de la République a fait le jeu du RN »

Déclaration de Judith Godrèche sur Instagram.

«Avoir ainsi soutenu Boutonnat jusqu’au verdict fait que ce pourrait être le prochain ministre de la Culture qui choisirait son successeur à la tête du CNC», déclare-t-elle. L’actrice et réalisatrice reproche également au président de la République «d’avoir fait le jeu du RN» en le maintenant à son poste.

Durant son audience le 14 juin, le tribunal correctionnel de Nanterre a estimé que les actes décrits allaient «particulièrement loin dans le cadre d’une agression sexuelle». Dominique Boutonnat devra effectuer sa peine d’un an de prison à domicile avec un bracelet électronique. «Cette affaire est la parfaite démonstration de ce qu’est une agression sexuelle. L’abus d’autorité et la notion d’emprise ont été reconnus par la justice. Le statut de victime de mon client a été reconnu c’est ce qu’il attendait de ce procès», a réagi à l’avocate de la partie civile à l’issue du verdict.