Jugé pour 22 viols devant les assises, l’accusé décrit comme un « prédateur »

Charley Cazal, aussi connu sous le surnom M.O.B., comparaît depuis ce lundi (7 avril), devant la cour d’assises de la Martinique.

Il doit répondre de viols commis entre 2015 et 2021 sur des jeunes femmes, avec circonstances aggravantes (enlèvement, séquestration, extorsion avec violence).

Ce lundi matin, la cour a entendu le compte-rendu de l’officier de police en charge de l’enquête.

Une méthode bien rôdée

Ce dernier a décrit une méthode bien rodé : l’accusé commençait par contacter les victimes sur les réseaux sociaux : Facebook , Instagram , Snapchat ou WhatsApp.

C’est à partir de ce tout premier contact que l’engrenage se mettait en route.

L’accusé se montrait parfois gentil, mais toujours insistant pour les rencontrer et n’hésitait pas à user de menaces en cas de refus.

Quand il arrivait enfin à les voir, il se montrait menaçant et n’hésitait pas à user de la violence physique pour contraindre les victimes à des actes sexuelles, des fellations ou des pénétrations.

Des victimes mineures ou tout juste majeures

A noter qu’au moment des faits, les plaignantes étaient en général mineures ou à peine majeures pour certaines.

D’ailleurs, en 2021, à la suite de sa garde à vue, les policiers ont trouvé, dans le téléphone de Charley Cazal, une recherche internet portant sur l’âge légal de la majorité sexuelle.

Dans son téléphone, ils ont aussi retrouvé plusieurs vidéos pornographiques et pas moins de 842 contacts féminins, certains enregistrés sous des noms très explicite – « koké François », « bitch », « suce gourmande »… – pour ne citer que ces exemples.

La voiture de l’accusé a également été examinée par les enquêteurs, qui ont remarqué que les portes arrière ne s’ouvraient pas de l’intérieur.

Cette voiture est un élément central de plusieurs plaintes. Des victimes indiquent, en effet, que le mis en cause les a contraintes à monter dans son véhicule avant de refuser de les déposer chez elle ou en menaçant de les abandonner dans des coins isolés si elle refusait de se soumettre à des actes sexuels.

Un expertise psychiatrique supplémentaire demandée

Une chose est sûre, c’est un procès hors norme qui s’ouvre ce lundi. On parle de 22 victimes, 11 parties civiles, 14 fellations forcées, l’usage de la force à 16 reprises et 3 menaces de séquestration.

En fin de matinée la défense a demandé une expertise psychiatrique supplémentaire.

La cour statuera sur cette demande cet après-midi dès la reprise de l’audience.

Le bâtonnier Philippe Sénart, avocat de la défense, a expliqué pourquoi il a formulé cette nouvelle demande d’expertise :

Le point qui a été mis en avant concernant l’accusé et sa capacité à assister aux débats. Il y a un certain nombre d’expertises qui sont mises en œuvre au cours d’une instruction qui vont porter sur l’altération ou l’abolition du discernement d’une personne. Autrement dit, si au moment où vous commettez les faits vous êtes fou, vous ne pouvez pas être jugé. Cet élément a fait l’objet de plusieurs expertises qui ont abouti à la conclusion qu’il n’y avait pas d’abolition du discernement. Depuis lors, il y a eu un certain nombre de médicaments qui ont été prescrits à l’accusé, qui sont des médicaments extrêmement forts. Je veux citer, par exemple, l’Haldol, qui lui est donné dans des quantités qui sont extrêmement lourdes. Et se pose la question de savoir s’il est à même ou pas de participer à son procès. L’accusé n’est pas là purement et simplement pour s’entendre dire combien il est détestable. Il est aussi là pour indiquer qu’il a fait, il n’a pas fait, il a commis, il n’a pas commis. Autrement dit, bref, pouvoir participer, comprendre son procès. Et ce que nous avons demandé, c’est qu’un expert qui nous dise si, au regard de ces éléments, il est à même de le faire.

Le procès se poursuit ce lundi après-midi. Il est prévu pour durer jusqu’au 11 avril.

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