Justine Benin, en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, accusée de harcèlement par ses collaborateurs

Selon l’hebdomadaire « Paris Match », trois mains courantes pour harcèlement moral et violences physiques ont été déposées à Paris contre l’ancienne secrétaire d’État et députée guadeloupéenne, chargée de la coordonnation interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer depuis juin 2023.

« Elle me portait des coups à l’épaule, me tirait les cheveux soit parce qu’elle était contente, soit parce qu’elle était en colère et fatiguée, allant jusqu’à me tirer l’oreille. » D’après les informations de Paris Match, plusieurs collaborateurs de Justine Benin, ancienne secrétaire d’État à la Mer et actuelle coordonnatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes dans les Outre-mer, ont déposé une main courante pour harcèlement moral et violences physiques contre l’élue locale guadeloupéenne.

L’hebdomadaire, qui a pu consulter ces documents, décrit une ambiance pesante au sein du cabinet de l’ancienne députée de la Guadeloupe. Son équipe rapporte des « punitions, [des] vexations, [des] mensonges et [des] gestes violents » au gré de l’humeur de leur patronne, détaille Paris Match. Les plaignants déplorent aussi un rythme de travail insupportable.

« Elle nous a harcelés en nous mettant la pression sans se soucier de notre santé mentale et physique », raconte un des accusateurs dans sa main courante, qu’a pu consulter le magazine. Parfois, la pression mentale devient même physique : la coordonnatrice interministérielle saisirait ses collaborateurs par les cheveux. Une assure même s’être faite traiter de « vilaine ».

Madame Benin me faisait des reproches sur le fait que je ne la regardais pas assez et que je ne lui faisais pas de remarque sur le fait qu’elle avait maigri ou grossi, ou si je ne lui faisais pas d’éloges à chaque intervention publique. Souvent, elle accompagnait ses remarques par un geste physique réprobateur.

Une des victimes présumées, citée par « Paris Match »

Contactée par Outre-mer la 1ère, Justine Benin et son entourage n’ont pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations.

Conseillère municipale du Moule, la Guadeloupéenne a été élue à l’Assemblée nationale en 2017. Pendant cinq ans, elle a siégé au sein de la majorité présidentielle. Après la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, elle est nommée secrétaire d’État à la Mer dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Mais, battue par Christian Baptiste (Socialistes et apparentés) aux législatives, elle est évincée de son poste ministériel.

Disparue de la scène politique pendant près d’un an, elle réapparaît dans l’organigramme gouvernemental en juin 2023 en tant que coordonnatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes dans les territoires d’Outre-mer alors que les départements, régions et collectivités ultramarines sont fortement touchés par les violences conjugales et les féminicides. 

Depuis sa nomination, Justine Benin a entrepris un tour des Outre-mer, parcourant les Antilles, le Pacifique, Saint-Pierre et Miquelon ou encore La Réunion. Au mois de juin, elle doit remettre un grand rapport sur l’état des violences faites aux femmes dans les territoires ultramarins. Elle saura au même moment si elle est reconduite à son poste.

Alerté il y a une semaine sur les faits révélés par Paris Match, le ministère des Outre-mer, duquel la coordonnatrice dépend, a saisi l’inspection générale de l’administration. « Je dépose cette main courante car (…) j’ai peur qu’elle recommence ses agissements avec d’autres personnes qui croiseront son chemin », raconte un des plaignants cité par le journal.


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