Justine Masika Bihamba, la voix des victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo


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Depuis trente ans, des violences sexuelles frappent l’Est de la République démocratique du Congo, dans un conflit alimenté par l’exploitation de ressources naturelles. Justine Masika Bihamba, militante infatigable, lutte pour aider les victimes et briser le silence.

Dans l’Est de la RDC, où les conflits armés perdurent depuis trois décennies, les violences sexuelles sont utilisées comme une arme de guerre. « Les corps des femmes sont devenus un champ de bataille », déplore Justine Masika Bihamba, militante des droits humains. Avec sa fondation Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles (SFVS), elle a aidé plus de 18 000 victimes. 

Ce conflit est alimenté par l’exploitation des ressources naturelles comme le coltan ou le cobalt, indispensables à la fabrication des smartphones et des batteries. « 70 % des composants de vos téléphones viennent de cette guerre », rappelle Justine, auteure de Femme debout face à la guerre.

En 2018, le docteur Denis Mukwege, gynécologue congolais, recevait le prix Nobel de la paix pour son travail auprès des survivantes de violences sexuelles. Un symbole fort, mais qui sept ans plus tard, n’a pas mis un terme au fléau des violences sexuelles. « Depuis ce prix, les chiffres ont quadruplé », affirme Justine.

Pour elle, ce prix reste une reconnaissance importante, mais insuffisante face à l’inaction. « À quoi bon reconnaître le combat de quelqu’un qui lutte si rien n’est fait ? », interroge-t-elle. Justine Masika Bihamba continue de porter haut la voix des femmes congolaises, qui réclament avant tout une chose : « La paix. Nous voulons rentrer chez nous, cultiver nos champs et vivre en sécurité », conclut-elle. 


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