Kaïs Saïed, frontière Bénin-Niger, Africa CEO Forum… Les 5 infos qu’il ne fallait pas rater cette semaine
Publié le 18 mai 2024
Lecture : 5 minutes.
Bonjour à toutes et tous,
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique, une newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner ci-dessous. Comme chaque semaine, nous revenons pour vous sur les 5 infos qu’il ne fallait pas rater.
Au programme de cette édition :
- Kaïs Saïed durcit le ton et des Tunisiens protestent
- Entre le Niger et le Bénin, une frontière et beaucoup de tensions
- Nouveaux massacres de civils au Burkina Faso
- À Kigali, réflexions sur l’avenir économique du continent
- Des jeunes pousses à suivre
1 – Vague de protestations en Tunisie
Manifestation. « Liberté, liberté », « Non à la justice aux ordres », « Liberté ! L’État policier, c’est du passé », « Torture et tyrannie, quel pays magnifique » : des avocats tunisiens se sont rassemblés jeudi pour exprimer leur colère après l’arrestation de deux des leurs par les autorités. Ils ont dénoncé également les tortures qu’auraient subi l’un des deux, Mehdi Zagrouba.
Réaction. En réaction à ce grand mouvement inédit depuis l’arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed, en octobre 2019, le chef de l’État a choisi de durcir une nouvelle fois le ton. Il a ordonné à son ministre des Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs de pays ayant émis des protestations contre sa politique et qu’il accuse d’« ingérence ».
Durcissement. Selon le syndicat des journalistes tunisiens, plus de 60 personnes sont poursuivies en vertu d’un décret (dit « 54 ») censé punir la diffusion de « fausses nouvelles », mais qui est très critiqué pour l’interprétation élargie qu’en font les tribunaux.
Une quarantaine de personnalités, dont au moins huit figures de l’opposition à Saïed, d’anciens ministres et des hommes d’affaires, sont en détention, pour certains depuis février 2023, dans le cadre d’une enquête pour « complot contre la sûreté de l’État ».
Le cas de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a été particulièrement remarqué. Le 11 mai, elle a été emmenée de force par des policiers encagoulés alors qu’elle s’était réfugiée au siège de l’Ordre des avocats. Elle avait auparavant ironisé sur un plateau de télévision sur la situation de la Tunisie, en réponse à un chroniqueur soutenant que des migrants subsahariens cherchaient à s’y installer.
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2 – Entre le Niger et le Bénin, une frontière et beaucoup de tensions
Légère détente. L’exportation de pétrole nigérien via le port béninois de Sèmè a été à nouveau autorisée, a annoncé le 15 mai le ministre béninois des Mines, Samou Seidou Adambi, débloquant une situation tendue depuis plusieurs mois entre Cotonou et le régime militaire de Niamey. « Cette autorisation ponctuelle et provisoire ne saura être une règle de conduite », a néanmoins prévenu le ministre devant la presse, faisant comprendre que le Bénin pourrait suspendre une nouvelle fois son autorisation en cas de manque de coopération de la part du Niger, notamment sur la réouverture totale de leur frontière commune.
À l’origine du différend. La frontière est fermée depuis les sanctions imposées à Niamey par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à la suite du coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum en juillet 2023. Le Niger, lui, a également fermé son côté de la ligne de démarcation, malgré l’annonce de la fin des sanctions fin février et la volonté du Bénin de rouvrir sa frontière.
En réaction, le président béninois, Patrice Talon, avait appelé la semaine dernière les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière, si Niamey voulait exporter son pétrole depuis le port de Sèmè. D’un coté donc, du pétrole qui attend dans le pipeline et de l’autre, des centaines de camions à l’arrêt depuis des mois.
Pourquoi c’est important ? Ce pétrole qui va pouvoir transiter via le Bénin a un caractère historique pour le Niger, qui va ainsi devenir exportateur d’or noir. Cette cargaison sera envoyée en Chine en guise de paiement d’un accord de prêt de 400 millions de dollars adossé à des matières premières avec la société publique China National Petroleum Corporation (CNPC), qui a construit l’oléoduc de près de 2 000 km de long.
3 – Nouveaux massacres de civils au Burkina Faso
Les faits. Partis fin avril de Dori pour escorter un convoi de ravitaillement jusqu’au village de Mansila, des militaires burkinabè sont accusés d’avoir commis plusieurs tueries le long de la route lors d’expéditions punitives. Selon des sources militaires et sécuritaires, ils auraient tué plus de 150 civils. « Beaucoup de villageois qui étaient accusés de collaborer avec les terroristes ont été massacrés. Certains parlent de centaines de morts, mais le bilan précis est encore difficile à dresser », confie un officier burkinabè.
4 – À Kigali, réflexions sur l’avenir économique du continent
Défis. Menace sur l’unité du continent, manque d’attractivité, détérioration de la situation macroéconomique… Les grands décideurs politiques et économiques du continent sont inquiets. C’est sur ce constat de multiples urgences qui mettent au défi le continent dans sa quête de poids au concert des nations que s’est ouverte l’édition 2024 de l’Africa CEO Forum (ACF), un événement organisé par Jeune Afrique Media Group et qui se tenait pour la deuxième fois de son histoire à Kigali, au Rwanda, les 16 et 17 mai.
Solutions. Plusieurs intervenants se sont accordés sur la nécessité d’une intégration économique réelle, comme Makhtar Diop, directeur général et vice-président exécutif d’IFC, qui a appellé à un accord panafricain sur la liberté de mouvement, catalyseur selon lui de davantage de dialogue public-privé, d’un système d’éducation plus ouvert et plus riche.
Retrouvez ici la synthèse de la première journée d’échanges à l’ACF.
5 – Des jeunes pousses à suivre
Jeune Afrique a dévoilé sa liste des 20 futurs champions de la tech en Afrique. De la robustesse de l’espace francophone aux nouvelles valeurs montantes, voici les tendances qui ressortent de notre palmarès 2024 :
- La progression des jeunes pousses francophones : quand la version 2023 comptait seulement une start-up francophone – l’Ivoirien Djamo –, notre liste comprend cette année cinq fondateurs francophones, dont un – le congolais Guy Futi, cofondateur d’Orda Africa – est actif au Nigeria et a déjà levé 4,5 millions de dollars.
- La « Social Tech » séduit : la santé semble susciter l’attention des investisseurs, puisque deux start-up de ce segment – Waspito et Zuri Health – figurent dans notre liste.
- Les services B2B, une valeur montante : les solutions pour entreprises ont le vent en poupe cette année. Entre Lengo.ai qui développe un logiciel de gestion des stocks par assistant vocal pour les petits détaillants et Orda Africa ou Chowdeck qui s’adressent aux petits restaurants, nombreux sont les modèles B2B à même de prouver rapidement des perspectives de rentabilité et de croissance.
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