Hyères-Toulon – ADA Blois : 67-87
Dans son parcours, beaucoup de détails font penser à Mbaye Ndiaye. Aussi d’origine sénégalaise, Kara Sene (2,03 m) partage quelques points communs avec son aîné. « C’est un exemple pour moi, se risque même à dire le jeune homme. Je le connais car c’est un ami de mon cousin. J’aime beaucoup son jeu et je vois quelques similitudes avec moi dans le sens où il est très athlétique. »
En effet, les deux joueurs sont passés par le centre de formation de la JL Bourg juste avant d’atterrir à l’ADA Blois. Kara Sene y était même la saison dernière après un passage à Saint-Chamond et une adolescence passée dans le Lyonnais. « Je le suis depuis maintenant trois ans, raconte Mohammed Aoun, responsable du centre de formation blésois. J’ai tout de suite souhaité le faire venir en arrivant au club. »
L’ADA, « beaucoup mieux que Monaco pour la formation »
Monaco était également sur les rangs mais l’ailier a finalement choisi le Loir-et-Cher au sortir d’une troisième place à la CAN U18. « C’est beaucoup mieux ici niveau formation, s’en justifie-t-il. Je savais que j’aurais l’opportunité de me former tous les jours aux côtés des pros. » Mieux que ça, le jeune homme de 19 ans a disputé une rencontre de gala justement contre… Monaco en Coupe de France : « Et en plus j’étais titulaire, c’était une superbe expérience ».
Mais le cœur de la saison de Kara Sene se situe dans le championnat Espoirs Pro B. Où, comme son équipe, il a eu un retard à l’allumage : « Lors de mon dernier match l’an dernier, je me suis disputé avec un arbitre qui m’a valu une suspension de six matchs ». Sans lui, ni Pavel Bronner-Szulc alors blessé, les jeunes Blésois ont eu quelques difficultés, devant être reversés en poule basse. « L’équipe se cherchait un peu collectivement. Pour moi, on peut croire au titre de champion car on est capable de surprendre du monde en play-offs. »
Un potentiel à polir
Dans cette deuxième phase, tout va mieux pour l’ADA Blois tranquille leader grâce à une douzième et large victoire obtenue ce samedi 22 mars à Hyères-Toulon (67-87). Et Kara Sene a enfilé ses habits de leader, devenant meilleur marqueur (16,9 points de moyenne) et meilleur rebondeur de l’équipe avec Victor Yimga (6,7 par match). « Je savais que j’aurais un rôle important avec Pavel (Bronner-Szulc), Jean-Ernest (Boyomo) et Victor (Yimga) », pose le Franco-Sénégalais.
« Il a de vraies qualités individuelles, embraye son entraîneur. Mais il y a besoin de développer son sens du collectif et sa capacité à se connecter au groupe. Il progresse là-dessus même s’il peut lui arriver de prendre onze tirs à trois points dans un match. » Car, en plus de capacités athlétiques au-dessus de la moyenne, le garçon dispose d’un shoot longue distance plutôt fiable (34,5 % de réussite) : « Je me qualifierais comme un joueur polyvalent ». Autant de bons points pouvant lui ouvrir le chemin d’une carrière professionnelle : « Je veux la démarrer le plus vite possible. Et pourquoi jouer en NBA à l’avenir ». Le rêve de tout joueur.
« Il en a le profil, glisse Mohammed Aoun. Mais il faut qu’il se construise encore plus dans l’éthique de travail. Là-dessus aussi, il a progressé depuis qu’on a installé des routines. » À l’ADA Blois ou ailleurs, Kara Sene voit en tout cas très grand à condition qu’il se laisse polir.
Les quart-temps : 20-22, 10-20, 17-17, 20-28.
ADA Blois : Bronner-Szulc (15), Francot (2), Boyomo Keedi (16), Yimga (20), Sene (7), Defoundoux (13), Mosengo Masa (10), Brochot-Carric (2), Diehi (1), Vincent (1).
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