Le gouvernement soudanais a protesté auprès du Royaume-Uni contre l’organisation d’une conférence sur la guerre au Soudan, prévue pour la mi-avril, à laquelle il n’a pas été invité. « Le ministre des affaires étrangères, Ali Youssef, a adressé une lettre écrite à son homologue britannique, David Lammy, dans laquelle il a protesté contre l’organisation par son pays d’une conférence sur le Soudan sans inviter le gouvernement soudanais », a indiqué le gouvernement, dimanche 7 avril, dans un communiqué.
En février, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, avait annoncé que Londres accueillerait une conférence ministérielle « à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre civile au Soudan ». La rencontre, coorganisée par le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne (UE), est prévue pour le 15 avril, selon le chargé d’affaires de la mission française aux Nations unies, Jay Dharmadhikari.
Depuis deux ans, une guerre pour le pouvoir oppose deux anciens alliés : le général Mohammed Hamdan Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et le général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef de l’armée soudanaise, alliée du gouvernement. Le conflit a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et déraciné 12 millions de personnes, provoquant une crise humanitaire majeure, selon l’ONU.
Le ministre soudanais a également dénoncé la posture britannique qui, selon lui, met sur un pied d’égalité l’Etat soudanais « souverain et membre des Nations unies depuis 1956 » et les FSR, « une milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité ». L’armée et les paramilitaires sont tous deux accusés d’avoir perpétré des crimes de guerre, notamment d’avoir bombardé délibérément des zones habitées et des établissements médicaux.
Ali Youssef a également critiqué l’invitation à cette conférence de pays considérés comme « des parties prenantes dans la guerre », notamment « les Emirats arabes unis, le Tchad et le Kenya », accusés par Khartoum de soutenir les FSR. Début avril, le gouvernement soudanais a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, accusant Abou Dhabi de complicité de génocide pour son soutien présumé aux paramilitaires. Ces accusations sont formellement rejetées par les autorités émiraties, qui démentent toute implication dans le conflit.
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