Ces discussions, conduites par Désiré Cashmir Eberande, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, interviennent alors que les rebelles de l’AFC-M23 progressent toujours dans l’est de la RDC
Les différents acteurs convoqués à ces consultations sont la majorité parlementaire, réunie au sein de l’Union sacrée, la plateforme du président Félix Tshisekedi, l’opposition et la société civile.
Mais une partie de l’opposition boycotte ces discussions. C’est le cas d’Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi, qui souligne la responsabilité du président congolais dans la crise actuelle.
Félix Tshisekedi « fait partie des problèmes » dans l’est
Son porte-parole, Hervé Diakiese, estime « que cela soit la question de l’opposition armée, que ce soit la question de la crise politique dans laquelle nous nous retrouvons, l’une des causes est liée à la situation de l’illégitimité manifeste du président Tshisekedi, ainsi que de toutes les institutions électives. D’où le fait que le président Tshisekedi fait partie des problèmes. On ne fait pas l’unité, quand la maison brûle, autour du pyromane, mais bien autour du pompier ».
De son côté, la nouvelle société civile du Congo appelle plutôt au respect des critères de sélection qui doivent être, selon elle, rigoureux et inclusifs.
Jonas Tshiombela, son coordonnateur national, assure que « les impératifs de loyauté, de compétence et d’inclusivité doivent primer sur toute autre considération. Nous insistons sur la loyauté envers la nation et non envers les intérêts partisans, la compétence comme critère incontournable, la participation de la société civile et de l’opposition non armée, la rupture avec les pratiques du passé ».
Ne pas répéter les erreurs du passé
Le gouvernement d’union nationale attendu à l’issue des concertations en cours ne sera pas le premier. Omer Nsongolo, un analyste indépendant, redoute que la RDC répète les erreurs du passé, sans résoudre le problème de l’insécurité.
Il note que « il y a eu un gouvernement d’union nationale sous la cohabitation FCC-CACH, un gouvernement d’union nationale avec la création de l’Union sacrée de la nation, le gouvernement Judith Suminwa s’est voulu un gouvernement d’union nationale. Celui annoncé est aussi d’union nationale. Si Sama Lukonde 2 (Jean-Michel Sama Lukonde, ancien premier ministre congolais de 2021 à 2024, ndlr) et Suminwa 1 n’ont pas arrêté l’avancée des rebelles, pensons-nous que celui escompté des concertations résoudra le problème ? J’en doute ».
Les autorités congolaises sont plutôt optimistes. Les consultations en cours devraient prendre tout au plus deux semaines.
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