L’institution de Washington ajoute un prêt de 150 millions de dollars à son concours au plan de développement des chaînes de valeur agricoles initié en 2020. Celui-ci cible les petits exploitants, les cultures d’exportation comme l’ananas et la cajou, et aussi désormais les cultures vivrières.
Poursuivre et amplifier le mouvement… Le Bénin vient de négocier un nouveau relais financier pour la modernisation et le développement de ses filières agricoles, en particulier l’ananas, l’anacardier, mais aussi le riz les cultures légumières. Le 11 juin dernier, la Banque mondiale a, en effet, annoncé allouer 150 millions de dollars au pays pour l’aider à améliorer la sécurité alimentaire et la productivité ainsi qu’à renforcer la résilience des populations rurales, avec un accent mis sur les régions du Nord. Pour cela, le pays présidé par Patrice Talon a obtenu un prêt souverain sur six ans de l’IDA (Association internationale de développement), une des principales filiales de la Banque mondiale chargée du soutien aux pays à revenu faible et moyen.
Il s’agit d’un financement additionnel à un programme déjà fortement soutenu par la Banque mondiale, à savoir le Projet d’appui à la compétitivité des filières et à la diversification des exportations (PACOFIDE). Après plusieurs années d’instruction du dossier, le PACOFIDE a fait, en effet, l’objet en juin 2020 d’un premier prêt de la Banque mondiale de 160 millions de dollars dans ce qui est le plus important financement multilatéral au Bénin visant le secteur agricole.
Ce projet initial comprend principalement 45 millions de dollars fléchés vers les infrastructures (routes rurales, améliorations des équipements de collecte et de froid, etc.), 43 millions de dollars pour l’amélioration des productions et 45 millions de dollars pour le soutien direct à l’achat de petits équipements agricoles par les producteurs. Il est mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, dont le titulaire est Gaston Dossouhoui, et l’Agence de promotion des investissements et des exportations (APIEx) que dirige Laurent Gangbes. Ce dernier a officiellement lancé le PACOFIDE le 18 mai 2021 à Cotonou.
Déjà déployé sur le terrain (il est engagé financièrement à hauteur de 70%), le premier volet financier du PACOFIDE s’est traduit, à titre d’exemple, par des subventions directes à l’achat d’équipements agricoles à 248 petits exploitants des filières ananas et anacarde en mars 2023 à hauteur d’environ 1 million d’euros.
Le tour de financement additionnel annoncé il y a quelques semaines vise à élargir le champ d’action du PACOFIDE et intègre, par exemple, le développement de l’irrigation pour accroître la productivité des cultures légumières et du riz (3 000 ha). Ce volet soutiendra aussi la réhabilitation de 34 000 ha de plantations d’anacardiers et la création de 7 000 ha de nouvelles plantations d’anacardiers. Il comprend, plus largement, un appui à la fourniture d’intrants (engrais, produits de traitement, semences…), à des actions en matière de conseil agricole et de diffusion du progrès technique pour les cultures vivrières ou d’exportation, ainsi qu’à la formation en matière de normes de qualité. Ceci incluant des aides financières à l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) ou à l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (ABSSA). Le nouveau prêt de la Banque mondiale vise aussi au renforcement du secteur semencier et de la production de plants. Concernant la chaîne de valeur de l’ananas, un financement de 3,5 millions de dollars est ainsi fléché pour la construction d’un site de production de vitroplants. Cette unité devrait afficher une capacité de 13,5 millions de plants par an. De plus, 7,7 millions de dollars seront alloués pour soutenir l’adoption de bonnes pratiques dans la production d’ananas, y compris la gestion des adventices. Dans le cas du riz et des légumes, 10 millions de dollars sont alloués à la mécanisation. Par ailleurs, l’APIEx bénéficiera d’un appui supplémentaire de 1,5 million de dollars pour accroître ses actions de promotion à l’exportation.
Selon la Banque mondiale, l’agriculture occupe environ 70% de la population active du Bénin et contribue pour près de 23% au PIB. Ce secteur, grâce au coton et aussi à la noix de cajou, compte pour 75% environ des exportations et pour 15% des recettes de l’Etat.
A noter enfin que le Bénin est déjà bénéficiaire de plusieurs autres programmes de financement international visant ses filières agricoles et alimentaires. En septembre 2023, la Banque islamique de développement (BID) a ainsi confirmé sa participation à hauteur de plus de 85% au coût total au Projet de développement intégré des chaînes de valeurs agricoles au Bénin (PDI-CVA). Ce programme, chiffré à 18,5 millions de dollars (dont 35% de subventions de la BID), vise à soutenir les producteurs de riz et de maïs dans seize communes avec 25 000 ménages bénéficiaires directs. Il prévoit notamment l’aménagement, y compris hydraulique, de 650 hectares de terres, la réhabilitation de routes de desserte, la construction de magasins et d’aires de séchage ou encore la mise en place de dix unités de transformation du riz étuvé.
De son côté, la Banque africaine de développement a confirmé, le 15 mai dernier, son appui au projet de Promotion de l’aquaculture et de compétitivité des chaînes de valeur de la pêche (Promac). Centré sur le développement de l’aquaculture d’eau douce, le Promac fait l’objet d’un prêt de 23,63 milliards FCFA (36 millions d’euros) de la BAD, soit la quasi-totalité du coût du projet.
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