La Chambre de commerce régionale de Campbellton changera de nom

Une page de l’histoire de la Chambre de commerce régionale de Campbellton vient de se tourner alors que les membres de cette organisation ont choisi, de façon sans équivoque, d’en changer le nom.

Le résultat du référendum organisé par le conseil d’administration de la CCRC est maintenant connu et celui-ci a été remporté par les tenants du changement avec une majorité écrasante de 92%. Ainsi, le nouveau nom adopté fera référence à la région du Restigouche plutôt que celui de la principale ville de celle-ci (Campbellton) qu’elle porte depuis 120 ans (1904).

Le dépouillement des bulletins de vote a eu lieu vendredi dernier aux bureaux de la CCRC en présence de témoins indépendants. Pour qu’il soit valide, le référendum devait obtenir un taux de participation d’au moins 50% des membres. Ce taux a été atteint alors que 95 membres (55% de l’effectif) ont répondu au sondage de la CCRC. Il devait également obtenir une majorité de 66%, ce qui a largement dépassé.

«Pour nous, c’était important d’aller voir les membres, que ce soit eux qui tranchent la question parce qu’en fin de compte, ça leur appartient», explique le directeur général de la CCRC, Michel Soucy, avouant ne pas avoir été particulièrement étonné des résultats.

«Ça ne m’a pas surpris tant que ça, parce que je recevais des messages de membre disant qu’il était temps qu’on tourne la page, qu’on avance comme organisation. Il faut dire que depuis quelques années, les communautés de la région travaillent ensemble de façon beaucoup plus étroite que par le passé, notamment depuis la création de la Commission de services régionaux. Ç’a eu comme conséquence de créer un sens d’appartenance envers la région et inévitablement, cela devait un jour se refléter dans le nom de sa chambre de commerce», croit-il.

Ce référendum vient d’ailleurs de sceller un débat qui a cours depuis plusieurs années dans la région. En poste depuis quelques mois, M. Soucy avait d’ailleurs fait de ce dossier sa priorité.

«On a des enjeux très importants sur lesquels travailler, comme le logement, le manque de main-d’œuvre qualifiée, l’immigration, la rétention des employés… Mais pour bien attaquer ces dossiers, on estimait important de régler d’abord la question du nom qui revenait sans cesse. Maintenant que c’est fait, l’objectif est d’aller rejoindre ces nouveaux membres, de grossir notre effectif afin de pouvoir offrir plus de services et d’être plus efficace», dit-il.

La CCRC compte 180 membres. Michel Soucy ne s’est pas fixé d’objectif précis pour l’après-référendum, mais il avoue qu’il aimerait bien franchir le cap des 200 membres maintenant que l’organisation a adopté une attitude plus régionale.

À noter qu’outre le changement de nom, les membres devaient également se prononcer sur trois autres questions. Elles portaient sur l’agrandissement du territoire de la chambre de commerce (pour épouser les limites de la CSR-Restigouche), sur la composition du conseil d’administration, ainsi que sur la réduction (à 20) du nombre minimal de membres requis pour l’obtention du quorum. Les membres ont accepté ces propositions dans une proportion similaire à celle du changement de nom.

Plus qu’une formalité

Comme la chambre de commerce est de juridiction fédérale, le changement de nom n’entre pas automatiquement en vigueur. La CCRC doit d’abord le valider auprès du Ministère Innovation, Sciences et Développement économique Canada et l’approbation n’est pas garantie. M. Soucy n’a pas perdu de temps. Depuis le résultat du référendum, il s’affaire à monter le document de requête de changement de nom. Car cette modification est beaucoup plus complexe que de simplement changer la pancarte sur porte ou le nom sur les en-têtes des lettres. Comme le référendum impliquait également une refonte de la zone de couverture, certaines mesures s’imposent puisque plusieurs municipalités possèdent leur propre chambre de commerce. On retrouve de telles organisations à Dalhousie, à Charlo, à Eel River Crossing et à Balmoral. Celles-ci sont toutefois inactives, certaines depuis de nombreuses années. À cela s’ajoute celle de Kedgwick qui est enregistrée au niveau provincial. Ces chambres de commerce dormantes devront toutefois être formellement dissoutes pour que le changement s’opère.

La tâche de M. Soucy consiste donc à démontrer à Ottawa qu’il n’y a plus aucune autre chambre de commerce en activité sur le territoire délimité par les frontières de la CSR-Restigouche (de Kedgwick jusqu’à Baie-des-Hérons) et que ce territoire sera désormais couvert par une seule entité, la Chambre de commerce Restigouche.

M. Soucy espère maintenant que tout le travail sera terminé pour la prochaine assemblée générale annuelle de la CCRC, en novembre, pour entériner formellement le nouveau nom.

«Je suis persuadé que notre demande sera accordée, mais ce n’est pas automatique. D’autres communautés ont voulu le faire par le passé et se sont butées à un refus. Cela dit, je crois que nous avons un dossier solide, un appui fort des membres et de nos municipalités ainsi qu’un projet très bien défini. Je suis optimiste», indique-t-il.

Michel Soucy, directeur général de la Chambre de commerce régionale de Campbellton. – Gracieuseté

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