la chute annoncée de Port-au-Prince

Dans la capitale haïtienne, les gangs occupent de plus en plus de quartiers. Les forces locales de sécurité, avec le soutien de la MMAS (Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité) sont sur la défensive, incapables d’arrêter l’avancée des groupes armés et de neutraliser les chefs des gangs.

L’avancée des groupes armés s’accélère dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Les gangs contrôlent tous les axes routiers de la capitale.

Ces groupes armés, qui ont enregistré quelques victimes, sont plus forts que jamais.

Les forces multinationales et la police d’Haïti sont incapables d’arrêter les chefs des gangs, de repousser les attaques et regagner du terrain.

Il n’y a aucune offensive organisée contre les gangs qui ne sont pas loin du Palais présidentiel et le bureau du Premier ministre.

Les hôpitaux et les médias sont pris pour cible. Les opérations de secours sont arrêtées. Les chaînes de radio sont incendiées.

Les États-Unis ont commencé à expulser les Haïtiens vers leur pays d’origine. À bord d’un premier vol qui a atterri à Cap-Haitien, il y avait au moins 25 criminels.

Aujourd’hui, les forces armées d’Haïti sont face aux réseaux des narcoterroristes, alignés aux trafiquants des États-Unis. Il s’agit des nouveaux partenaires des gangs de Port-au-Prince.

Ces dernières heures, on ne compte plus les ministères, les services publics comme les familles qui se sont déplacés de zones qui étaient encore réputées sûres. Les assauts des gangs, ponctués de tirs à l’arme automatique, amplifiés par les rumeurs et l’apathie des autorités, ne laissent que la fuite comme option.

Frantz Duval, redacteur en chef du quotidien, le Nouvelliste

Les stratégies, mal organisées, mises sur pied par le gouvernement de transition sont des échecs.

On accuse les dirigeants intérimaires de se battre pour s’approprier du peu d’argent encore dans les caisses de l’État avant que Port-au-Prince se rende aux groupes armés.

L’ineptie des dirigeants par intérim a précipité la dégringolade dans le chaos.

Des scandales de corruption touchent des membres du Conseil présidentiel de transition. Il n’y a aucune sanction. Les accusés sont toujours en poste.

Après presque un an au pouvoir, le CPT n’a rien fait.

Les dernières images des autorités les montrent occupées à des activités qui renvoient l’image d’un pays normal, comme pour imposer la métaphore de l’orchestre du Titanic qui joue quand le navire coule.

Le référendum pour voter une nouvelle constitution n’aura pas lieu comme prévu en mai 2025.

Il est impossible d’imaginer les élections annoncées pour en février 2026.

Selon le journal haïtien Alterpresse, « les meurtres, viols et les destructions se multiplient accompagnés de la fuite de dizaines de milliers d’habitants. »

Personne ne peut dire que la capitale haïtienne va rejoindre la liste des capitales qui, depuis avril 1975, pour ne pas remonter plus loin, subissent des assauts de groupes armés puis tombent. Comme Phnom Penh envahi par les Khmers rouges, Saïgon submergée par les troupes du Viêt Nam du Nord, Tripoli après la fuite de Mouammar Kadhafi, Sanaa prise par les Houthis ou Kaboul investie par les Talibans, Port-au-Prince risque sa peau depuis assez longtemps pour qu’on craigne que la rumeur et les cris de douleur qu’on entend ne soient le son de l’hallali.

La vision d’une entrée victorieuse du grand chef des groupes armés, Jimmy Cherizier dit « Barbecue », à Port-au-Prince n’est pas loin de devenir une réalité.


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