La Collectivité Territoriale de Guyane a ouvert sa Représentation Permanente à Belém

La Collectivité Territoriale de Guyane est officiellement représentée à Belém depuis le mois de septembre 2024. Le professeur Christian Aridas, détaché de l’Université de la Guyane auprès de la gouvernance de la CTG a pour mission de diriger cette antenne. L’objectif est de faciliter la coopération entre la Guyane et l’Etat du Para et de préparer la venue de la délégation guyanaise qui participera à la COP 30 entre le 10 et le 20 novembre.

La création d’une Représentation Permanente (RP) de la Collectivité Territoriale de Guyane à Belém dans l’état du Para répond à une préoccupation hautement stratégique des élus guyanais.

Lors de l’installation du COSTRAT (Comité Stratégique) au mois de février à la CTG, la classe politique a clairement émis sa volonté de travailler à définir les grandes lignes d’un projet de société guyanais qui aille au-delà du traitement des questions climatiques et qui, surtout, perdure après la COP 30.
Cette RP, plus qu’un simple bureau doit s’appréhender comme une plateforme dynamique de coopération. Elle devra donc s’affirmer au fil des mois comme un acteur incontournable de l’interaction entre cultures et territoires et ainsi faire de la Guyane un modèle de collaboration dans le contexte amazonien.
Premier challenge à relever celui de la participation guyanaise à la COP30. Lors de cet événement qui rassemblera les pays du monde entier, la Guyane avec sa richesse écologique et sa biodiversité unique devra valoriser son expertise et, en même temps attirer l’attention sur ses réalités.
Outre la préparation de la COP30, la mission de Christian Aridas dans l’état du Para répond à des objectifs précis :


Christian Aridas, chargé de mission de la Représentation Permanente de la CTG à Belém


« Il s’agit de pouvoir développer la coopération interrégionale et de faire en sorte que la Guyane et Belém soient intimement liées dans des axes d’échanges clairement définis. Nous sommes sur plusieurs orientations dont la culture, le sport, la formation, la recherche de la bio économie et bien sûr la COP 30. Le but est de pérenniser la relation et non de faire des opérations « one shot » du style on arrive on effectue une mission et on repart. L’idée est de pouvoir bénéficier de tout le panel de possibilités que peut offrir le Brésil ainsi que la Guyane afin de mener des actions concrètes et suivies. »

Si la tenue de la COP30 a pu influer sur la décision d’implanter une représentation officielle à Belém, il faut retenir qu’elle a toute légitimité à y être.

« La CTG a déjà des représentations au Suriname, en Amapa à Macapa, en implanter une autre à Belém cela a du sens. Aujourd’hui, la Collectivité territoriale a pour ambition de s’ouvrir vers les pays limitrophes parce que la situation géopolitique montre bien que nous y avons tout intérêt. La loi Letchimy de 2016 nous autorise à pouvoir dialoguer, parler et développer des axes de coopération avec nos pays voisins. Il ne faut pas s’en priver ».

Il faut se rappeler que la loi Letchimy du 5 décembre 2016 apporte des précisions sur la possibilité pour la Collectivité territoriale d’élaborer un programme-cadre de coopération régionale pour améliorer les relations entre les différentes régions d’Outre-mer et l’Etat français tout en favorisant un développement économique et social équilibré.

Toutefois, on ne peut s’empêcher de se questionner sur la position des autorités française dans un contexte géostratégique aussi tendu actuellement.

« Il y a des missions régaliennes à respecter mais au niveau de la culture par exemple rien ne nous empêche de tisser des liens. Belém est sur le plateau des Guyanes et nous sommes complètement amazoniens. Les Brésiliens nous intègrent complètement dans cette Amazonie. Nos liens culturels et autres sont nombreux cela a vraiment du sens d’avoir cette représentation ici ».

Reçu par le gouverneur du Para, le maire de Belém, par ses homologues de l’Université du Para, Christian Arridas a pu constater l’enthousiasme des Brésiliens pour des échanges concrets et continus. Sur le plan de la recherche universitaire, la coopération est effective depuis quelque temps. Elle a été officialisée lors du passage du président Macron à Belém en mars 2024. 

« Jusqu’alors la Guyane était toujours dos au Brésil, il n’y avait malheureusement que des actions ponctuelles. Avec ces bureaux installés en plein centre de Belém nous allons redoubler d’efforts de co — construction de projets. Les Brésiliens y sont totalement favorables parce que cela correspond à un besoin. On se rend bien compte qu’étant sur le plateau des Guyanes, il y a plein de similitudes. L’état du Para, c’est plus de 8,5 millions d’habitants, Belém 1,5 million. Ils ont des axes de formation et des universités extraordinaires. Ils sont très avancés dans le domaine de la culture, de la santé dans d’autres domaines, la Guyane a tout intérêt à changer de cap et à se greffer sur les voisins brésiliens. »


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