La Côte d’Ivoire dévoile sa stratégie de l’IA et de la gouvernance des données 

L’IA offre à l’Afrique une opportunité majeure pour surmonter ses défis de développement grâce à des solutions innovantes. Des pays comme la Côte d’Ivoire, parmi les plus avertis, mettent en place des initiatives stratégiques pour tirer parti de cette technologie émergente. 

La Côte d’Ivoire a présenté le jeudi 13 mars, sa stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (IA) et la gouvernance des données. Après huit mois de préparation, le document a été officiellement remis au Premier ministre Beugré Mambé (photo, au centre), en vue de son adoption par le gouvernement et de son lancement prochain. Cette initiative marque un tournant dans la politique numérique du pays. 

« Ce lancement marque un jalon important dans notre démarche dynamique et consciencieuse pour la transformation numérique de notre belle Côte d’Ivoire, à l’ère de la quatrième révolution industrielle marquée par des technologies émergentes dont l’intelligence artificielle », a souligné le Robert Beugré Mambé. 

Les piliers fondamentaux et un plan d’action ambitieux sur cinq ans 

La Stratégie nationale de l’intelligence artificielle de la Côte d’Ivoire repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier axe porte sur l’investissement dans les compétences et les infrastructures, notamment par la construction de datacenters et de systèmes de cloud souverains, afin d’héberger et de sécuriser les données locales. Le deuxième pilier est l’inclusion régionale et sociale, visant à garantir que toutes les villes du pays et toutes les couches sociales bénéficient de la transformation numérique. Enfin, le troisième pilier concerne la gouvernance, avec pour objectif d’instaurer un cadre légal et éthique pour le développement de l’IA, afin de garantir des conditions de développement optimales et responsables. 

La mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’IA s’étendra sur une période de cinq ans. Parmi les premières actions figurent la création d’un Comité national pour l’IA et la gouvernance des données, qui aura pour mission de superviser les projets concrets visant à évaluer l’impact de l’IA sur des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et l’éducation. Un autre projet majeur est la création d’un hub dédié à l’IA, qui comprendra un incubateur pour les start-up et un centre de formation spécialisé dans ce domaine. 

Un élément clé de cette stratégie est l’introduction d’un label « Safe IA », destiné à établir un cadre légal et éthique pour le développement des solutions IA en Côte d’Ivoire. De plus, une cartographie des ressources en IA du pays, couvrant aussi bien les infrastructures que les compétences, sera mise en place pour suivre l’évolution du secteur. 

La gouvernance des données : un pilier complémentaire 

La gouvernance des données constitue un volet complémentaire essentiel de la stratégie, avec un focus sur plusieurs axes clés, à savoir la culture des données, l’éthique, la sécurité et l’interopérabilité des systèmes. La création de datacenters et le renforcement de la connectivité à l’échelle nationale sont au cœur de cette stratégie, visant à assurer une gestion efficace et sécurisée des données. L’objectif est de valoriser les données tout en garantissant un cadre sécurisé pour leur gestion. 

À travers cette double stratégie, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un modèle d’IA inclusive, éthique et responsable, en accélérant sa transformation numérique pour bâtir une nation unie et prospère d’ici 2030. Bien que le montant des investissements nécessaires pour la mise en œuvre de cette stratégie n’ait pas encore été révélé, il est évident que le pays est déterminé à investir dans cette nouvelle technologie pour stimuler son développement. 

Une fois mise en œuvre, la Côte d’Ivoire rejoindra le cercle restreint des pays africains ayant lancé une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, parmi lesquels figurent le Bénin, l’Égypte, le Maroc, ainsi que d’autres nations comme le Rwanda, le Sénégal et le Nigéria, qui ont déjà annoncé des préparatifs en vue de l’adoption de l’IA. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La Côte d’Ivoire crée un Comité de labellisation des start-up numériques 


Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.