Depuis septembre 2021, la Côte d’Ivoire a identifié trois gisements significatifs de pétrole et de gaz, estimés à 6 milliards de barils. Le gisement « Baleine », exploité par la société italienne ENI, est déjà en production, avec une capacité prévue de 150 000 barils de pétrole par jour d’ici 2027, et 200 millions de pieds cubes de gaz par jour. Ces nouvelles ressources promettent de transformer le pays en exportateur net de pétrole brut avant la fin de la décennie.
Le ministre des Mines, de l’Énergie et du Pétrole, Sangafowa Coulibaly, prévoit une adhésion potentielle de la Côte d’Ivoire à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Cette évolution signale une diversification économique majeure, alors que les recettes fiscales issues du secteur minier ont déjà été multipliées par vingt depuis 2012.
Expansion du secteur minier et diversification
Outre le pétrole, le sous-sol ivoirien regorge de minerais précieux comme l’or, le lithium, le manganèse, le nickel et le coltan. Le nombre de permis d’exploitation minière en cours a triplé en dix ans, atteignant près de 200 permis de recherche actifs. En mai 2024, un gisement aurifère majeur a été découvert dans l’ouest du pays, promettant de devenir la troisième mine d’or d’Afrique de l’Ouest.
Ces découvertes sont stratégiques dans le cadre des politiques de transition énergétique mondiale, surtout pour la production de véhicules électriques et d’autres technologies vertes. La Côte d’Ivoire accueillera en novembre prochain son premier Salon international des industries extractives (SIREXE), soulignant son engagement dans le secteur.
Défis environnementaux et socio-économiques
Malgré ces perspectives prometteuses, la Côte d’Ivoire doit éviter la « malédiction des matières premières », une théorie selon laquelle l’abondance de ressources naturelles pourrait nuire à son développement économique. Une diversification stratégique des ressources peut atténuer ces risques, comme le souligne Serge Parfait Dioman, expert en industries pétrolières.
L’enjeu environnemental est également crucial. ENI s’efforce de rendre le gisement Baleine neutre en carbone grâce à des technologies propres et des projets de reforestation. Cependant, les émissions indirectes de la chaîne de valeur restent un défi. La pollution par cyanure du fleuve Cavally en juin 2024 rappelle les risques écologiques associés à l’exploitation minière.
L’Institut d’études de sécurité (ISS) a mis en garde contre la déforestation accrue due à l’exploitation minière, dans un pays qui a déjà perdu près de 90 % de son couvert forestier en un demi-siècle.
La Côte d’Ivoire se trouve à un carrefour crucial, avec des opportunités économiques considérables mais aussi des défis environnementaux et sociaux à surmonter. La gestion prudente de ses ressources naturelles déterminera si elle pourra réaliser son potentiel sans sacrifier son environnement et sa stabilité économique.
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