la CPI rend son verdict contre l’ex-chef de la police de Tombouctou

La Cour pénale internationale (CPI) rend son verdict mercredi 26 juin dans le procès d’Al Hassan, djihadiste malien et ancien commissaire de la police islamique à Tombouctou, au nord-ouest du Mali, entre 2012 et 2013. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud de son nom complet, le Touareg est poursuivi par la Cour basée à La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Son procès a débuté le 14 juillet 2020, avec les déclarations d’ouverture de l’accusation, qui avait affirmé lors de précédentes audiences en 2019 qu’Al Hassan avait joué un rôle déterminant dans le « calvaire » subi par les habitants de Tombouctou sous la mainmise djihadiste.

Torture, mariages forcés, viols…

Né en 1977, Al Hassan, ancien pharmacien vétérinaire, aurait été le commissaire de la police islamique de Tombouctou, lorsque la ville était sous la domination d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et de sa branche touareg Ansar Dine. Il aurait commis, selon l’accusation, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité entre le 1er avril 2012 et le 28 janvier 2013.

D’après la CPI, Al Hassan avait sous son contrôle une quarantaine de policiers islamiques. Toutes les infractions à leur lecture rigoriste des lois islamiques étaient punies. Il aurait lui-même procédé à des arrestations, mené des enquêtes au cours desquelles des suspects ont été torturés et flagellés.

« Ce sont les femmes et les filles de Tombouctou qui ont été le plus ciblées et qui ont le plus souffert », avait affirmé la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, lors de l’ouverture du procès en 2020. Plus d’une dizaine de chefs d’accusation sont retenus contre lui, tels que torture, viols, esclavage sexuel, mariages forcés, persécutions, ou encore destruction de bâtiments religieux et de monuments historiques protégés.

Remis à la CPI en 2018

La CPI a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre d’Al Hassan le 27 mars 2018. Ce dernier a été remis à la Cour par les autorités maliennes quatre jours plus tard. Les charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ont été confirmées en 2019 par la Chambre préliminaire de la CPI, avant l’ouverture officielle du procès.

D’après la CPI, les conclusions orales du Bureau du procureur, des représentants légaux des victimes et de la défense ont eu lieu en mai 2023.

Al Hassan n’est pas le seul djihadiste jugé à la CPI pour des crimes commis au cours de la guerre au Mali. En 2016, la Cour a condamné à neuf ans de prison Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom d’Abou Tourab, ancien chef de la brigade des mœurs d’Ansar Dine à Tombouctou, pour avoir détruit des mausolées historiques.

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